Liverpool-Everton, un derby pacifique
Liverpool accueille Everton mercredi pour le 234e derby de la ville (15e journée de Premier League). Difficile de parler de tension entre les deux clubs.
Entre Liverpool et Everton, on n'arrive pas vraiment à se détester. Jurgen Klopp était devenu dingue la saison dernière après la victoire dans le temps additionnel, mais il l'aurait été face à n'importe qui d'autre... Incomparable, au fond, avec la rivalité opposant les Reds à MU, ou celle qui déchire Arsenal et Tottenham à Londres. Plus traditionnelle que l'opposition entre United et City à Manchester, pour comparer à un autre derby proche (biaisé par la nouvelle stature de City), c'est un peu tout ce qu'on aime dans l'Angleterre profonde et son football. Anfield Road et Goodison Park sont dans le même quartier de la ville, séparés seulement d'un kilomètre. Et la jalousie est forcément plus forte du petit envers le grand, d'autant qu'Everton n'a pas encore gagné à Anfield au 21e siècle (dernière victoire en 1999).
Steven Gerrard et Wayne Rooney, les symboles ultimes de chaque club, entretiennent le folklore. A Los Angeles, le premier avait notamment posé, la mine dégoûtée, avec un supporter d'Everton croisé à l'entraînement. Mais dans la même tribu, il n'est pas impossible d'avoir des fans des deux clubs, comme l'explique l'ancien capitaine de Liverpool (pour FourFourTwo) : « On avait des supporters d'Everton dans la famille, ils ont essayé de m'y amener. Mais quand j'ai commencé à comprendre le jeu, à écouter mon père et mon frère parler de la grande histoire de Liverpool... » Une photo de Gerrard enfant avec le maillot d'Everton avait même été déterrée.
La saison dernière, Wayne Rooney parlait lui de « cauchemar » si Liverpool était sacré champion (pour talkSPORT) : « Je préférerais que ce soit Manchester City. Je ne le supporterais pas. » S'il a plus de temps cette saison pour s'y préparer doucement, l'ancienne coqueluche des Toffees n'oubliera jamais non plus ce moment d'août 2008. Avant le tour préliminaire de Ligue des champions contre Toulouse, Anfield avait réservé un hommage d'une rare émotion à Rhys Jones, enfant fan d'Everton tué à 11 ans parce qu'il s'était trouvé accidentellement au milieu d'un règlement de comptes. L'hymne du club voisin avait notamment été joué avant You'll never walk alone. C'est surtout ça, Liverpool-Everton. Pour Mancini, Liverpool est encore loin d'avoir remporté le titre :