NBA : Sabonis, l’héritier qui s’épanouit
Auteur de la meilleure saison de sa jeune carrière, l’intérieur lituanien des Pacers Domantas Sabonis est devenu All-Star, ce que n’était pas parvenu à faire son Hall of Famer de père.
C’était son destin. Domantas Sabonis est né le 3 mai 1996 à Portland, entre les deux derniers matchs de la série du premier tour des playoffs opposant les Blazers de son père au Jazz. Son père, Arvydas Sabonis, légendaire intérieur lituanien aux doigts de fée, était arrivé en NBA six mois plus tôt, à l’âge de 30 ans, diminué par de nombreuses blessures. Et malgré ce physique chancelant, il a tout de même réussi à être considéré comme le meilleur pivot passeur de l’histoire de la ligue nord-américaine, lui qui avait par ailleurs fini, lors de cette première saison, deuxième au classement du rookie de l’année et à celui du meilleur sixième homme.
Mais ce que le père, intégré au Hall of Fame en 2011, n’a pas réussi à faire en NBA, son fils, qui mesure dix centimètres de moins (2,11m contre 2,21m), l’a accompli en février en devenant All-Star. Une juste récompense pour le jeune intérieur des Pacers, qui marque les esprits et tourne à 18.5 points, 12.4 rebonds et 5 passes de moyenne pour sa quatrième saison. De quoi se permettre de s’en vanter auprès de son paternel ? "Je ne dirais jamais quelque chose de ce genre. Pour moi, c’est l’un des plus grands", avouait-il récemment pour NBA.com celui qui ne nie pas une certaine filiation dans le jeu.
Oladipo : "J’ai toujours su qu’il avait ça en lui"
Ils étaient pourtant peu à avoir misé sur une telle trajectoire lors de l’arrivée de l’ancien de Gonzaga à Indianapolis à l’été 2017, dans le cadre d’un échange avec le Thunder. Beaucoup avaient d’ailleurs moqué les Pacers, qui avaient perdu Paul George et récupéré Victor Oladipo et Sabonis, sans aucun tour de draft. "Je suis fier de lui. Beaucoup de gens peuvent être surpris qu’il joue aussi bien, mais j’ai toujours su qu’il avait ça en lui, confiait son vieux complice Oladipo à l’Indianapolis Star en janvier dernier. De voir la manière dont il s’est épanoui, ce qu’il devient… Et puis il est tellement jeune, c’est juste sa quatrième année. Il peut encore beaucoup progresser."
Le cinquième meilleur rebondeur de la NBA ne disait pas le contraire, lors du All-Star week-end : "J’ai l’impression que je me suis amélioré chaque année, et que je me suis donné les moyens d’être là. Je pense avoir gagné le respect des autres joueurs et des coaches. Et c’est une sensation merveilleuse." Prolongé pour 4 ans et 77 millions de dollars en octobre, il espère donc voir encore plus haut. Et peut aspirer à réussir là où son père a échoué à deux reprises en NBA. Car si Arvydas Sabonis a disputé une finale de conférence Ouest à deux reprises, ses Blazers s’étaient cassé les dents deux années d’affilée face aux futurs champions, les Spurs (1999) puis les Lakers (2000). Mais ce sera peut-être un tout petit peu simple à l’Est pour son fils…