NBA - Que retenir de John Wall à Washington ?
Echangé contre Russell Westbrook, John Wall a mis un terme à dix ans de carrière à Washington. Un chapitre riche qui recèle du bon, du très bon, et du plus compliqué pour le talentueux meneur.
Elle bruissait depuis quelques jours. La rumeur s’est finalement transformée en véritable deal. La NBA a été marquée jeudi par l’échange entre John Wall et Russell Westbrook. Le premier a clos un chapitre important en quittant son club de toujours, les Washington Wizards, tandis que le second a rallié les Rockets de Houston. Wall qui s’en va de la capitale, c’est un certain coup de tonnerre dans la NBA.
Wall à Washington, c’était l’une des dernières marques de fidélité dans la Ligue nord-américaine de basket. Elle vient de tomber après dix ans de vécu commun. Eh oui, le sport moderne ne lésine pas sur l’affect. Dix ans après avoir été draftés, ils n’étaient que deux à rester loyaux à leur franchise : Wall et Stephen Curry (Golden State). Les Wizards avaient drafté le meneur supersonique en première position en 2010. Il faut dire que Wall avait tapé dans l’œil des grands de la NBA suite à un énorme exercice avec Kentucky (35 succès en 37 sorties et une élimination en finale régionale). Tout le monde était ravi, et un long chapitre s’est donc étiré.
L'action de sa vie le 12 mai 2017 face aux Celtics
Les premières saisons ont été délicates. Il a fallu s’adapter et le bilan comptable s’en est ressenti. C’était patienter pour mieux sauter. Washington brille entre 2014 et 2017, à l’image de son meneur qui s’impose comme l’un des meilleurs de sa catégorie en NBA. Promu All-Star (il le sera cinq fois de 2014 à 2018), « Wallie » se signale en passant 50 points un jour, 20 passes un autre. On le flashe à 140 km/h ballon en main. Washington vit ses plus belles années depuis la fin des années 1970.
En fin de saison 2016-2017, John Wall va signer l’action de sa vie. Ce 12 mai 2017, on joue alors les demi-finales de Conférence, Washington fait face aux Celtics qui mènent la série 3-2 et dirigent le Match 6 avec deux longueurs d’avance. A huit secondes du buzzer… Le numéro 2 de la franchise de la capitale hérite du ballon et signe un tir gagnant à trois points qui propulse les Wizards à égalité. John Wall réalise le plus beau shoot de sa carrière, avant de finalement perdre le Game 7.
Admirable et compliqué
Le meneur All-Star a 26 ans est réellement promis à une grande destinée malgré son entame de carrière cahin-caha. Deux mois plus tard, il prolonge son contrat de quatre ans pour 170 millions de dollars. Tout baigne. Le bail de Wall dans la capitale va pourtant voir les nuages noirs s’amonceler. L’athlétique élément de 1,93 m se blesse au pied en janvier 2018, Washington quitte les Playoffs dès le premier tour, Wall est opéré du pied en décembre, ce qui met fin à sa saison.
Le pire est encore à venir. En février 2019, alors qu’il est en pleine rééducation, l’Américain glisse à son domicile. Le verdict tombe, terrible : rupture du tendon d’Achille. L’aventure de Wall à Washington s’achève sur une note très amère. Il n’aura pas joué en quasiment deux ans. Mais, avec son acolyte Bradley Beal – les deux ont aimé s’auto-proclamer meilleur backcourt de la Ligue – il aura hissé haut une formation habituée à l’ombre. John Wall laisse derrière lui la franchise de la capitale dont il aura porté la tunique durant 600 matchs.
Il s’en va avec un bilan de 19 points, 9,2 passes et 1,7 steal de moyenne. Il s’inscrit comme le meilleur passeur et le meilleur à l’interception de l’histoire des Wizards, le second en lancers entrés et en triple doubles, le troisième en minutes jouées, le quatrième en points marqués et en tirs primés rentrés, le septième en matchs disputés. Appréciable malgré une conclusion déchirante. Il aura beaucoup apporté à Washington, fait pour les jeunes, notamment. Malgré ses frasques, il laisse une marque imposante. Wall à Washington, c’était ça : admirable et compliqué.
Jacques Monclar : "Les Bucks, la finale NBA ou rien"