NBA - Pas encore de cocorico pour les Frenchies…
Après presque un mois de compétition, les Français de NBA ne sont pas vraiment à la fête. Seuls Rudy Gobert et Evan Fournier sont au niveau attendu.
Heureusement que Rudy Gobert et Evan Fournier sont là ! Entre blessures, méformes et temps de jeu réduits, le début de saison des Français a déjà été bien plus probant. Etats des lieux après près d’un mois de compétition.
Les locomotives Gobert et Fournier
C’est une véritable montée en puissance pour les deux joueurs tricolores les plus référencés depuis plusieurs saisons. Il suffit d’entendre parler Tony Parker sur sa succession au sein de la Ligue nord-américaine : « Qui va reprendre le flambeau ? Ils sont plusieurs. Evan Fournier, Rudy Gobert… il y a beaucoup de joueurs français en NBA qui peuvent reprendre le flambeau, a-t-il confié à LCI il y a 3 semaines. La France y est bien représentée et notre avenir est assuré. Ils l’ont encore prouvé au Mondial cet été avec la médaille de bronze. » Entre les deux internationaux, c’est Rudy Gobert qui impressionne le plus. L’intérieur du Jazz n’a plus Ricky Rubio pour lui donner des bons ballons, c’est Mike Conley qui a pris le relais à la mène et la mayonnaise a enfin pris après des premiers matchs discrets.
L’ancien Choletais vient de signer trois perf’ XXL face aux Warriors (25 points, 14 rebonds), aux Nets (18pts, 15rbds) et les Grizzlies (23pts, 17rbds, 5 contres). « Je sentais que ma saison était lancée dès le début, je n’avais eu l’opportunité de scorer autant, a estimé le compère de Donovan Mitchell dimanche dans le Sunday Night Live de beIN SPORTS. On gagnait et je sentais quand même que j’avais un impact, les défenses me fermaient beaucoup donc ça libérait les shooteurs. Là, dernièrement, je sens vraiment que mes coéquipiers me cherchent et j’essaie d’être plus agressif et de bien finir. Je sais que je peux faire encore mieux mais c’est clair que je monte en puissance. »
De là à envisager enfin une sélection au All-Star Game après une absence l’an passé qui avait beaucoup fait parler dans l’Utah. « Quand la saison a débuté, j’ai décidé de ne pas y penser, a-t-il répondu au sujet du Match des Etoiles. Pour moi, c’est vraiment gagner les matchs. Je sais très bien que si on gagne les matchs et que je fais au minimum ce que je faisais l’année dernière, logiquement, il n’y aura pas de débat. Mais, même si je n’y suis pas, mon objectif est d’aller au bout jusqu’à la fin de la saison. Au bout du compte, j’aurai plus de jours de vacances et ça sera un mal pour un bien. »
Evan Fournier est lui loin du All-Star Game mais ses deux derniers matchs donnent beaucoup d’espoir pour la suite de la saison. Car la gâchette du Magic a enfin trouvé la mire à longue distance : 5/6 face aux Spurs pour 26 points (son meilleur match de la saison), vendredi, et 5/8 face aux Wizards ce dimanche pour 25 points. Ironie du sort : il était annoncé dans les médias comme une potentielle monnaie d’échange avec San Antonio pour DeMar DeRozan. Le Magic aimerait en effet progresser au niveau du scoring, mais s’il continue sur sa lancée, Fournier pourrait être la meilleure solution ! D’autant plus si le Magic commence à gagner après un début de saison bien loin des attentes de Top 5.
Du mieux pour Ntilikina, Batum le « grand-frère »
Les montagnes russes émotionnelles : voilà ce que vit Frank Ntilikina depuis ses débuts en NBA il y a un peu plus de deux ans. Cette saison n’échappe pas à la règle, surtout avec un David Fitzdale sur le banc. Le coach des Knicks change d’avis comme de chemise au niveau de ses rotations mais l’ancien Strasbourgeois semble avoir pris une petite longueur d’avance sur ses concurrents à la mène. Cela ne se retranscrit pas forcément au niveau statistique puisque le n°11 de Big Apple compile 5,2 points (avec un 35,4% au tir qui pique un peu les yeux), 2,6 rebonds, 3,1 passes et 1,6 interception en 25,1 minutes de jeu en moyenne. Mais son temps de jeu ces derniers matchs (sauf problème de fautes) est bien là et l’intensité qu’il met à défendre sur les « guards » adverses est très appréciée par le Madison Square Garden.
Ntilikina et les Knicks font vibrer le Garden :
De son côté, Nicolas Batum vit un drôle de début de saison. Prêt à laisser les jeunes Hornets s’épanouir, l’ailier de 30 ans a dû passer à la case infirmerie à l’issue seulement du premier match de saison régulière… Victime d’une fracture d’un doigt au bout de seulement 11 minutes de temps de jeu, il avait appris avant la rencontre qu’il ne débuterait pas le match. C’est le rookie PJ Washington qui avait pris sa place dans le cinq et qui a assuré au point d’être devenu un titulaire indiscutable.
De retour dimanche lors du succès face aux Knicks (102-103), Batum est prêt à assumer le rôle qu’il a pris avec les Bleus comme il l’a confié dans la foulée de son match de reprise à Basket-Infos : « Cet été, cela a été quelque chose d’intéressant pour moi. Car là c’est un peu ce que j’ai fait en équipe de France, ce que l’on me demande. Evan (Fournier), Nando (De Colo) étaient les leaders en attaque, avec Rudy (Gobert) à l’intérieur. Moi j’étais plus à fond dans le rôle de leader, de capitaine. Que je fasse toutes ces choses à côté, défense, communication… (…) Ça va donc être dans la continuité des Bleus. Parce que c’est clair, ils vont partir sur les jeunes de toute façon. Et c’est très bien ! D’autant qu’ils répondent présent. Et moi le fait de changer ce rôle, de sortir du banc et d’être le "grand-frère", ça me va. »
Les autres Frenchies dans le dur
Sekou Doumbouya a appris dès le début de la saison qu’il n’entrerait pas dans la rotation des Pistons pour son année rookie. C’est donc avec le Grand Rapids Drive qu’il va devoir faire ses preuves en G-League. Un premier passage dans l’antichambre de la NBA plutôt probant pour le moment pour l’ailier âgé seulement de 18 ans avec 16,6 points (à 54,1% au tir) en 22,5 minutes. En attendant mieux dans quelques mois. Lui aussi rookie, Vincent Poirier est bien dans le roster des Celtics mais la concurrence est rude à l’intérieur dans le Massachusetts et son temps de jeu ne lui offre pas d’opportunités de montrer ce dont il est capable (1,4pt, 1,6rbd en 5,8min pour le moment). Élie Okobo n’est lui pas logé à la même enseigne sous les ordres de Monty Williams du côté de Phoenix. Le meneur de 22 ans n’a participé qu’à 6 bouts de match de NBA pour le moment : seulement 3,2 minutes de jeu pour 1,8 point. On est loin de ses 18,1 minutes de l’an passé et c’est donc en G-League qu’il va tenter de se faire remarquer (18,1pts et 7,4pds en 35,8 minutes) avec les Northern Arizona Suns.
Si Jaylen Hoard a « eu le droit » à quelques secondes de jeu avec Portland, Ian Mahinmi soigne lui une blessure au talon d’Achille et n’a pas encore porté la tunique des Wizards. Son expérience est en tout cas très utile à Thomas Bryant, proche d’un double-double en moyenne (14,4pts, 9rbds) dans la raquette de Washington. Joakim Noah n’a lui toujours pas retrouvé de franchise. Après un passage réussi du côté des Grizzlies en fin de saison passée, « Jooks » ne partira pas à la retraite comme le laissait suggérer un journaliste d’ESPN. Car, après s’être remis d’une blessure durant l’été, l’ancien pivot des Bulls cherche bien une nouvelle franchise et espère qu’un « contender » en quête d’un big man défensif le contacte dans le courant de la saison. Avis aux amateurs !