NBA : La reconstruction éclair du Thunder
Promis à une saison en fond de classement après les départs de Russell Westbrook et Paul George, Oklahoma City déjoue les pronostics et compte bien avoir son mot à dire dans la course aux Playoffs.
Le Thunder dans le Top 8 de l’Ouest au moment de conclure 2019 ? Cela aurait été bien difficile à prédire au coup d’envoi de la saison. Et pourtant, avec un bilan positif 17 victoires pour 15 défaites, OKC est solidement ancré à la septième place de la Conférence Ouest, à distance respectable des Trail Blazers et des Spurs, ses deux premiers poursuivants. Comment cela est-il possible ? Eléments de réponse.
Car Shai Gilgeous-Alexander est du niveau All-Star
Principale monnaie d’échange entre les Clippers et le Thunder au moment du transfert de Paul George, SGA confirme dans sa nouvelle franchise tout le bien que l’on pensait de lui à Los Angeles. 11ème choix de la draft 2018, l’arrière/meneur a franchi un nouveau cap ces dernières semaines après un début de campagne très régulier, où il n’est descendu qu’une fois sous la barre des 10 points. De plus en plus confiant avec son tir extérieur, le sophomore de 21 ans est un joueur déjà très complet, sans être flashy. A Toronto dimanche, il a atteint pour la deuxième fois d’affilée son record en carrière, avec 32 unités, et s’affirme désormais comme un candidat crédible à une sélection pour le match des étoiles en février prochain du côté de Chicago.
Car Billy Donovan a trouvé son small ball
Chris Paul - Shai Gilgeous-Alexander - Terrance Ferguson - Danilo Gallinari - Steven Adams. Le cinq de départ du Thunder est un détonnant mélange avec trois arrières, un ailier reconverti ailier fort et un intérieur défensif. Un alliage qui fonctionne très bien et permet à Oklahoma City de varier les menaces. C’est encore plus vrai quand Dennis Schröder, sixième homme attitré de l’effectif, entre sur le terrain. En sortie de banc, l’Allemand a carte blanche pour mener l’attaque et ses coups de chauds répétés ont même fait de lui le joueur de la semaine à l’Ouest. Plus généralement, OKC parvient à chaque match à trouver un joueur « dans la zone » pour faire la différence et bénéficie d'un banc efficace en toutes circonstances (Nerlens Noel, Abdel Nader).
Car Chris Paul joue à fond son rôle de leader
Transféré sans ménagement cet été, on aurait facilement pu penser que Chris Paul n’embrasserait pas avec conviction son nouveau rôle de mentor. Que nenni. A 34 ans, CP3 en a encore dans les jambes et parvient à sublimer ses partenaires comme à ses plus belles heures. Avec l’émergence de SGA, l’ex-meneur des Clippers peut se concentrer sur sa mission principale, celle de dicter le tempo. Un rythme plus lent qu’à l’époque où officiait Russell Westbrook mais qui ne gêne finalement pas l’attaque du Thunder. Moins dominants en contre-attaque, les hommes de Billy Donovan sont désormais bien plus à l’aise sur demi-terrain. Une bonne nouvelle en cas de qualification en Playoffs.
Car la concurrence déçoit
Sans remettre en cause l'excellent parcours du Thunder, il faut aussi admettre que certaines formations ne tiennent pas la grande forme. Parmi elles, Portland évidemment (9e / 14v - 20d). Toujours privée de Jusuf Nurkic, la franchise de l’Oregon, finaliste de Conférence l’an dernier, ne parvient pas à décoller et si le recrutement de Carmelo Anthony est une bonne pioche, l’équipe emmenée par Damian Lillard ne trouve pas la bonne carburation et vient de concéder une quatrième défaite de rang la nuit dernière contre Phoenix. L’autre déception à l’Ouest se nomme Sacramento (13e / 12v - 21d). Attendus pour jouer les trouble-fêtes après leur surprenante neuvième place la saison passée, les Californiens se sont vus plombés par des pépins physiques depuis le début de cet exercice (De’Aaron Fox, Marvin Bagley). Pire, l’effet de surprise ne fonctionne plus (Buddy Hield) et les Kings sont encore partis pour manquer les Playoffs. Tout bénef' pour le Thunder.