NBA [J-8] Des Indiana Pacers enfin à la bonne vitesse ?
Belles surprises de la saison passée, les Pacers de Victor Oladipo se sont renforcés sans faire beaucoup de bruit cet été et peuvent légitimement rêver atteindre les demi-finales à l’Est.
Après la révélation, place à la confirmation. A l’image de Victor Oladipo, les Pacers devront prouver que leur belle saison passée n’était pas qu’un mirage. Une saison qui s’était achevée prématurément au 1er tour des Playoffs à cause d’un homme : LeBron James. Le King avait été stratosphérique sur la série mais son règne sur l’Est a désormais pris fin avec son départ vers les Lakers. Sorti par la grande porte, Indianapolis a passé un été tranquille et l’a très bien utilisé pour renforcer son effectif. Pas au niveau du cinq majeur qui restera a priori le même au coup d’envoi de la saison mais au niveau de son banc.
Et ce qui ressemble à l’une des plus belles pioches estivales n’est autre que Tyreke Evans. Surtout si son physique le laisse enfin tranquille (il n’a effectué qu’une saison à plus de 72 matchs). Capable d’évoluer à l’arrière ou sur l’aile, l’ancien Pelican, qui remplace numériquement Lance Stephenson, reste sur une très belle saison à Memphis où il a retrouvé son adresse (45,2% aux tirs) avec 19,4 points inscrits, compilés à 5,1 rebonds et 5,2 passes.
De quoi permettre à Victor Oladipo, la star de l’équipe (voir plus bas), de souffler un peu et à Nate McMillan d’avoir une arme supplémentaire, et même nécessaire pour rêver de faire trembler les nouveaux cadors à l’Est. L’upgrade du banc s’est poursuivi avec la gâchette Doug McDermott qui a succédé à un Glen Robinson III trop souvent blessé ou encore avec Kyle O’Quinn, qui va apporter beaucoup plus de dureté dans la peinture qu'Al Jefferson, sur le déclin et trop léger défensivement. O’Quinn va former avec Myles Turner (voir plus bas), Thaddeus Young et Domantas Sabonis un quatuor d’intérieurs très solide et complémentaire.
Alors que les Pacers sont bien meilleurs en défense lorsqu’il est sur le parquet, Thaddeus Young risque toutefois de perdre un peu de temps de jeu, McMillan souhaitant associer Sabonis et Turner plus souvent cette saison. « Je sais que ces deux gars sont le futur de la franchise et ils veulent jouer ensemble pour voir comment ça marche, a relativisé Young, un chipeur de ballons hors pair. Je vais rester moi-même et tout faire pour aider l’équipe à gagner des matchs ».
A la mène, Darren Collison sera toujours titulaire avec Cory Joseph en back-up. Auteur de 12,4 points et 5,3 passes décisives en moyenne, le meneur de 31 ans est le joueur d’équipe parfait. Altruiste et plutôt propre (1,2 balle perdue en 29,3 minutes l’an passé), Collison était le plus efficace de toute la Ligue l’an passé à 3-points (46,8% de réussite avec plus de 200 tentatives).
Finalement, celui qui risque le plus de perdre sa place dans le cinq est Bojan Bogdanovic, même si sa capacité à défendre sur des ailiers forts est très utile. McMillan pourrait être tenté néanmoins de jouer avec trois meneurs-arrières par séquences. Un technicien qui va donc pouvoir compter sur un groupe encore meilleur après avoir su instiller une éthique de travail flagrante terrain. A lui de pousser encore plus loin une équipe qui reste jeune et sans grande expérience des Playoffs vers le sommet de la Conférence Est.
Jacques Monclar : "Les Pacers aux portes du Big Four à l'Est"
Pourquoi Myles Turner a-t-il dû se mettre au régime ?
La hype autour de lui est clairement retombée. Après une deuxième année dans la Ligue très prometteuse (14,5 points, 7,3 rebonds, 2,1 blocks), Myles Turner a déjà vu ses stats baisser l’an passé (12,7 points, 6,4 rebonds, 1,8 block) malgré, à 3 minutes près, le même temps de jeu. Comment expliquer la baisse de régime de ce pivot new generation qui devait être le niveau visage des Pacers avant l’émergence d’Oladipo ? Cela semble être avant tout dû à un problème physique global. « Je me suis regardé dans le miroir la saison passée et j’ai vu quelqu’un de rondelet. J’en ai eu marre d’être fatigué très vite et je pense que c’est dû au fait que je mangeais du fast food ou des pizzas les soirs avant les matchs. »
L’été a donc été placé sous le régime de la diète et… du yoga. « Myles a fait un premier pas : il a changé physiquement, s’est réjoui récemment Kevin Pritchard, son président. J’ai toutes les raisons de croire qu’il va changer son état d’esprit et qu’il sera le joueur physique dont on a besoin. On a besoin qu’il marque des points, mais on a besoin aussi qu’il soit notre pilier défensif afin de perturber totalement le jeu en défense. » Point faible des Pacers, gober les rebonds devra également être l’un de ses gros objectifs de la saison. Histoire de mettre toutes les chances de son côté à un an de la fin de son contrat rookie et des négociations autour d’un nouveau contrat plus lucratif…
Qui d’autre incarne mieux l’avenir d'Indianapolis que lui ? Victor Oladipo a tout simplement remporté le titre de joueur ayant le plus progressé (MIP) la saison passée après une campagne de feu. Dur d’imaginer cela quand il peinait à dépasser les 15 points il y a un peu plus d’un an du côté de l’Oklahoma City Thunder. Passé de l’ombre de Russel Westbrook à la lumière du All-Star Game, « Dipo » a totalement assumé son rôle de leader d’attaque en atteignant les 23,1 points en moyenne en saison régulière avec un très bon 47,7% aux tirs. Mais aussi en défense, comme l’illustre sa moyenne d’interceptions (2,4). Avec l’envie de devenir le meilleur arrière de la Ligue, celui qui a également sorti un album RnB va pouvoir en plus se reposer un peu avec les arrivées de Tyreke Evans et du meneur rookie Aaron Holiday, drafté en 23ème choix.
Le plus dur n’est pas d’atteindre le sommet mais d’y rester. Histoire de définitivement faire oublier Paul George, Oladipo, qui n’a que 26 ans, va donc devoir confirmer cette saison. Après un gros été à travailler et un régime sans glucide adopté, le n°4 est prêt à relever ce défi : « Tu dois d’abord apprendre à suivre avant de pouvoir commander, a-t-il expliqué. Je bosse pour devenir un "killer", et "tuer" tous les jours, quoi que je fasse. Je veux gagner. Je n’avais peut-être pas cet instinct de tueur dans le passé mais vous pouvez me croire : je l’ai maintenant. » En attendant, ses coéquipiers, qu’il a invités à rejoindre cet été du côté de Miami pour s’entraîner, n’ont pas caché avoir été impressionnés par sa transformation physique estivale.
Meneurs : Darren Collison, Cory Joseph, Aaron Holiday
Arrières : Victor Oladipo, Tyreke Evans, Elijah Stewart
Ailiers : Bojan Bogdanovic, Doug McDermott
Ailiers forts : Thaddeus Young, Domantas Sabonis, T.J. Leaf, Alize Johnson
Pivots : Myles Turner, Kyle O'Quinn, Ike Anigbogu
4ème de la Conférence Est
Avec un Victor Oladipo sur sa lancée, un Myles Turner annoncé de retour au premier plan et un banc renforcé, Indiana semble l’équipe la mieux armée pour faire vaciller les nouveaux favoris à l’Est, Philadelphia, Toronto et bien sûr Boston. Le manque d’expérience et la jeunesse des Pacers ne devraient pas être un obstacle en saison régulière. En Playoffs, cela sera autre chose…