NBA [J-1] Les 76ers, en route vers la bague ?
Après une élimination cruelle face aux Raptors, les 76ers ont désormais un cinq majeur de folie pour tenter d’enfin rallier les Finales NBA !
Car le cinq majeur laisse rêveur
Seuls peut-être les Clippers ou les Lakers (si DeMarcus Cousins n’avait pas rechuté) auraient pu concurrencer sur le papier le cinq de départ des 76ers. Jimmy Butler et JJ Redick partis ? Pas de problème pour la direction de Philly qui a récupéré Josh Richardson dans le sign-and-trade avec Butler et Al Horford en provenance de Boston. Tobias Harris, prolongé au max pour 5 ans et 180 M$ cet été, va ainsi être décalé au poste 3. Ben Simmons et Joel Embiid, les deux seuls rescapés du Process, sont eux toujours là et prêts à passer un nouveau cap avec l’objectif minimal de se retrouver en finale à l’Est. De là à voir ces 5 joueurs toujours ensemble ? C’est mal connaître Brett Brown qui aime toujours garder au moins deux titulaires sur le parquet. Utile pour dominer les second units adverses, cette tactique fait que le cinq majeur joue moins ensemble que n’importe quelle autre équipe. A surveiller si le technicien continue dans cette voie, alors qu’il n’a pas vraiment le droit à l’erreur cette saison.
Car Embiid a déjà séché ses larmes
Joel Embiid n’a pas oublié le shoot le plus fou de l’année. Et pour cause, c’est sur sa tête que Kawhi Leonard avait réussi à rentrer le tir de la gagne lors du Game 7 de demi-finales de conférence intenses. Un match au cours duquel le Camerounais avait terminé meilleur marqueur et rebondeur après avoir réalisé la meilleure saison de sa vie (27,5 points, 13,6 rebonds, 1,9 contre) sans trop de passages à l’infirmerie. Ses larmes qu’il n’a pu retenir ont fait le tour des télévisions du monde entier et sa motivation n’a pu que se décupler cet été. « J’espère jouer plus de 70 matchs cette saison, a-t-il déjà annoncé. Cela va m’être utile car j’ai besoin que mon équipe réussisse si je veux gagner le titre de MVP ou de meilleur défenseur de l’année. » Son temps de jeu devrait cependant être un peu réduit (autour de 30-31 minutes), histoire que son genou ne grince plus comme lors des derniers Playoffs. Sa perte de poids estivale va dans ce sens et l’arrivée à ses côtés d’Horford, l’un des joueurs qui défendait le mieux sur lui dans la Ligue, sont autant de signes positifs pour qu’il réalise une nouvelle saison XXL.
Car Josh Richardson est une très bonne compensation
Les 76ers ont été malins sur ce coup ! Plutôt que de laisser partir Jimmy Butler, qui voulait devenir le n°1 d’une franchise, sans contrepartie, leur direction a négocié un « sign-and-trade » et a récupéré Josh Richardson. Si au niveau du scoring et du leadership, la différence est flagrante, au niveau de la défense, il n’y a pas un immense gap entre ces deux joueurs. Seulement 14ème défense de la Ligue, Philly peut rêver de la première place cette saison avec Ben Simmons, Joel Embiid, Al Horford et donc Richardson, qui pourrait parfois jouer en meneur en l’absence de Simmons. Avec un contrat modeste (deux années à 10,1 et 10,9 M$ et une player option à 11,6 M$), celui qui reste sur une belle saison à Miami (16,6 points, 4,1 assists et 1,1 interception) devrait passer un nouveau cap cette saison. « Je ne viens pas ici pour faire du Jimmy Redick, a prévenu l’arrière en référence aux départs de Butler et de JJ Redick. Ce sont deux des meilleurs joueurs du monde dans leur style. Ils ont été excellents pour cette équipe et pour la ville. Je viens ici pour faire de mon mieux : du J-Rich ».
Mais qui va mettre des 3-points ?
Si le cinq majeur des Sixers est impressionnant, son banc l’est beaucoup moins. Comment les 76ers vont-ils faire avec Embiid/Horford lorsque l’équipe adverse sera en « small ball » ? Ces deux questions ne sont pas les plus préoccupantes. Avec le départ de JJ Redick vers les Pelicans, qui tournait à 3,2 paniers primés inscrits à 39,7%, le manque d’artilleurs à longue distance est flagrant dans le roster de Brett Brown ! Josh Richardson va tenter de pallier au mieux la perte de Redick, lui qui tournait à 35,7% de loin (2,2 paniers par rencontre) mais à 43,2% lorsqu’il était complètement seul pour enclencher son tir.
La présence d’Embiid devrait lui offrir encore plus de « wide open threes » (tirs ouverts à 3-points) qu’au Heat. Car, s’il a fait lever son banc en pré-saison en rentrant son premier tour à 3-points en carrière (!), Simmons ne pourra pas révolutionner son jeu du jour au lendemain. Finalement, seul Tobias Harris semble être un shooteur fiable du parking. Sa prolongation XXL de 180 M$ paraphée cet été, l’ancien Magic devra l’assumer en retrouvant ses standards après un médiocre 32,6% en 17 matchs de saison régulière et un 34,9% plus honnête en Playoffs. S’il retrouve son efficacité de sa début de saison passée (43,4% avant son départ des Clippers), Philly pourrait vite effacer cette inquiétante zone d’ombre…
« C’est un des meilleurs shooteurs de l’histoire du basket. 100% à trois points, donc je ne veux rien entendre ». Le premier tir primé de l’Australien n’est pas passé inaperçu aux yeux du taquin Tobias Harris. Ben Simmons a d’ailleurs prévenu les médias : « Si c’est un shoot ouvert, je le prendrai. On bossé sur tout cet été : de mon dribble au toucher près du cercle, floaters, jump shots, juste pour avoir un excellent rythme. Je me sens à l’aise. » Si Philadelphia veut passer un cap cet saison et enfin atteindre la Finale NBA, le meneur de 23 ans ne devra pas seulement s’éloigner de l’arc de cercle pour tirer (443 de ses 540 shoots ont été pris à moins de 150 cm de l’arceau la saison passée). Son pourcentage aux lancers francs doit absolument grimper pour sa 3ème année après être passé de 56 à 60%. Beaucoup trop léger pour un joueur qui se retrouver sur la ligne plus de 5 fois par match…
Meneurs : Ben Simmons, Raul Neto, Trey Burke, Shake Milton
Arrières : Josh Richardson, Zhaire Smith, Furkan Korkmaz, Marial Shayok
Ailiers : Tobias Harris, James Ennis, Matisse Thybulle
Ailiers forts : Al Horford, Mike Scott, Jonah Bolden
Pivots : Joel Embiid, Kyle O'Quinn, Norvel Pelle
2ème de la conférence Est
Avec un tel cinq, impossible de ne pas mentionner les Sixers comme parmi les grands favoris à l’Est. Joel Embiid et Ben Simmons n’ont pas encore atteint leur plafond et l’arrivée d’Al Horford rend leur secteur défensif encore plus redoutable. Attention toutefois aux blessures car le banc des Sixers semble extrêmement léger…