NBA - Durant, Curry… Où en est la course au MVP ?
Après deux mois de compétition, quatre joueurs sortent du lot dans la course au meilleur joueur de la saison régulière. Qui semble au-dessus entre Jokic, Durant, Giannis et Curry ? On fait le point !
4- Nikola Jokic (Denver Nuggets)
Le MVP en titre n’a pas à rougir de son début de saison. Nikola Jokic est au rendez-vous malgré les débuts compliqués de ses Nuggets, seulement à l’équilibre avec 14 victoires pour 14 défaites. Une situation facilement explicable par les blessures. Jamal Murray est encore loin d’un retour et Michael Porter Jr., qui briguait le titre de lieutenant provisoire de Jokic, sera absent très longtemps. Opéré du dos, la gâchette du Colorado pourrait bien ne plus rejouer de la saison. Le Joker est donc livré à lui-même et le voilà en train de réaliser sa meilleure saison en carrière au niveau des points (26,6 points contre 26,4 l’an passé lors de sa saison MVP), des rebonds (13,6 contre 10,8) et de l’efficacité (58,8% au tir contre 56,6%).
Preuve de son importance dans sa franchise : lors du dernier match face aux Wolves, le pivot serbe a enregistré un triple-double avant de se faire éjecter et de voir Denver s’incliner dans le Minnesota. « Nikola est notre meilleur joueur, le meilleur joueur de la Ligue, a réagi son coach, Mike Malone, après la partie. On est vraiment une meilleure équipe lorsqu’il est sur le parquet et disponible, pas lorsqu’il est dans les vestiaires. » Une piqure de rappel pour un joueur au style toujours aussi atypique et qui est capable d’éteindre les espoirs de ses adversaires en seulement quelques minutes. Sa démonstration de force au Garden face aux Knicks il y a deux semaines l’a encore prouvé :
3- Giannis Antetokounmpo (Milwaukee Bucks)
Le MVP des dernières Finales NBA est lui aussi dans la course cette saison. Lauréat en 2019 et 2020, le franchise player des Bucks sera un candidat très sérieux jusqu’au bout de l’exercice. Le Greek Freak est toujours aussi dominant en attaque et en défense. Avec l’envie sans cesse de toujours repousser ses limites : « C’est énorme, c’est un gros moment de ma carrière, a-t-il confié après être devenu le week-end dernier le meilleur contreur de l’histoire de Milwaukee. Mais je dois continuer de m’améliorer, de défendre mieux. C’est génial de réussir ça, mais je dois continuer d’avancer. J’ai parfois l’impression que j’ai un pas de retard. Je dois être là plus tôt pour mes coéquipiers. Je dois m’assurer qu’ils sachent que je suis derrière eux, que je suis prêt à les aider dans n’importe quelle situation. »
Un état d’esprit qui pousse vers le haut son équipe moins victorieuse que les saisons passées mais néanmoins bien calée à la deuxième place de la Conférence Est (19V - 11D). L’infirmerie a également été bien remplie du côté du Wisconsin mais Giannis était parvenu à s’en éloigner jusqu’à apprendre il y a quelques jours qu’il devait entrer dans le protocole Covid. Ses 27 points et 11,6 rebonds par match vont assurément beaucoup manquer aux siens. Une dizaine de jours de répit donc pour ses adversaires qui n’ont toujours pas trouvé de solutions pour défendre, si ce n’est de façon épisodique comme Grant Williams, l’ailier fort des Celtics, il y a quelques jours.
2- Kevin Durant (Brooklyn Nets)
Deux anciens coéquipiers pour un duel de Titans : c’est ce qui se dégage de cette course au MVP ! Car Kevin Durant et Stephen Curry ont une grosse longueur d’avance pour les observateurs assidus de la NBA ! Alors pourquoi placer KD en deuxième place alors qu’il est largement le meilleur marqueur de la Ligue (29,7 points en moyenne), devant Giannis et Trae Young (27pts) ? Le bilan comptable de son équipe est l’une des explications : les Nets sont certes premiers à l’Est mais avec déjà 8 défaites dans l’escarcelle lorsque les Warriors (et les Suns) n’en ont concédées que 5. Et Curry a certainement réalisé des coups d’éclat plus marquants, mais on y reviendra plus tard… En attendant, le longiligne ailier est tout simplement monstrueux de facilité en ce moment. Sans forcer, Durant est à 33 ans de retour au sommet de son art.
Avec un incroyable 52,3% de réussite au tir pour un ailier avec un si gros volume, KD est aussi précieux en défense (Tobias Harris, limité à 3/17 la nuit dernière, ne dira pas le contraire) que dans le money time. Et c’est bien là sa plus grande force : Durant fait souvent gagner des matchs « tout seul » à son équipe. Et ce malgré la présence d’un James Harden qui a définitivement laissé les clés du camion à son ancien partenaire au Thunder. « Je n’ai pas le sentiment de devoir en faire plus, je suis juste moi-même, a-t-il confié après la victoire face aux Sixers. J’aime jouer, j’aime être sur le terrain et le défi de gagner n’est que du plaisir pour moi. » Attention toutefois à ne pas trop forcer au niveau du temps de jeu, car avec 37 minutes par match, le MVP 2014 est dans la moyenne très haute, lui qui a subi de grosses blessures par le passé. Mais cette Durant-dépendance est forcément un élément qui plaide en sa faveur…
KD s'occupe de tout face aux Sixers :
1- Stephen Curry (Golden State Warriors)
Le favori pour le sacre individuel suprême, c’est bien lui après un tiers de la saison régulière disputé. A la tête du meilleur bilan de la Ligue, Curry et son escouade ont impressionné. Au point qu’on ne reconnaît presque plus l’équipe qui avait chuté dès le Play-in l’an passé. Toujours sans Klay Thompson, les Warriors présentent un jeu léché où la balle circule bien, où les systèmes mis en place par Steve Kerr sont bien exécutés et où la défense est de retour au premier plan. Et un homme symbolise ce renouveau du côté de la Baie : Stephen Curry. Toujours aussi insolant de facilité, le génial meneur a perdu un peu de lest au niveau du scoring ces derniers matchs pour une raison toute simple : un record All-Time à battre.
Un peu « pollué » par la quête du record du nombre de tirs à 3-points à battre, le Chef a attendu un déplacement au Madison Square Garden pour le valider. Sa joie après avoir mis le tir primé lui permettant de dépasser la marque de Ray Allen avait aussi des airs de soulagement. A lui de remettre un coup de collier ces prochains matchs mais ce genre de records battus est forcément marquant dans l’esprit des votants. « Ce mec a révolutionné le jeu et je suis chanceux d’être au premier rang et témoin de ce qu’il a fait pour accomplir ce que beaucoup pensaient impossible, a réagi Klay Thompson après le record. Tout part de la passion pour ce que tu fais et ce mec aime le basket comme personne. » Un bel hommage pour un Curry qui a certes une petite longueur d’avance mais qui sait pertinemment que la meute derrière lui ne va pas faiblir…
Après Stephen Curry, 5 records à faire tomber !