NBA : Comment Toronto a su garder le cap sans Kawhi Leonard ?
Sacrés champion NBA en juin dernier, les Raptors ont perdu leur meilleur joueur dans la foulée, mais réussissent tout de même une saison au-delà des espérances. Explications.
46 victoires et 18 défaites en 64 matchs et une place déjà assurée en play-offs. Tel est le très bon bilan des Toronto Raptors au moment de la suspension de la saison NBA pour cause de pandémie de coronavirus. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, la franchise canadienne avait exactement le même bilan au même moment la saison passée, saison qui s’est terminée avec un premier titre de champion. Qui aurait pu imaginer cela le 6 juillet dernier lorsque Kawhi Leonard annonçait son départ aux Los Angeles Clippers ? Toronto a perdu sa star pendant l’été, mais c’est presque comme si de rien n’était. Les Raptors sont deuxièmes de la Conférence Est, devant des équipes comme Boston et Philadelphia que beaucoup avaient placés devant dans les pronostics de début de saison. En signant quinze victoires de suite (dont huit à l’extérieur) entre le 16 janvier et le 11 février, les Raptors ont même établi un record de franchise ! Cette réussite, les champions en titre la doivent surtout à deux hommes : Pascal Siakam et Nick Nurse.
Siakam a encore progressé
Elu meilleure progression de la saison passée, avec 16,9 points, 6,9 rebonds et 3,1 passes de moyenne au compteur, l’ailier fort camerounais (qui fêtera ses 26 ans la semaine prochaine) a encore progressé cette saison. Et de quelle façon ! Il est devenu le leader et la star de l’équipe, avec désormais 23,6 points, 7,5 rebonds et 3,6 passes de moyenne. De quoi prétendre à un nouveau titre de MIP (même si jamais un joueur n’a reçu deux fois ce trophée). Sur le banc, Nick Nurse pourrait bien quant à lui prétendre au titre de « coach de l’année ». Pour sa deuxième saison chez les Raptors, celui qui est aussi le sélectionneur du Canada fait des merveilles. Alors que nombre de ses joueurs ont été blessés cette saison (11 matchs manqués pour Siakam, 12 pour Lowry, 14 pour Ibaka, 16 pour Vanvleet, 20 pour Powell, 28 pour Gasol…), l’entraîneur de 52 ans a su s’adapter (une quinzaine de cinq de départ différents !) pour bâtir une équipe intraitable en défense, quelle que soit la composition de l’équipe. Toronto, seulement treizième attaque de NBA, possède la deuxième défense, et c’est grâce à cela que les Raptors gagnent des matchs. A quinze reprises cette saison, ils se sont imposés en tenant leurs adversaires à moins de 100 points (contre Utah, Boston et deux fois contre Philadelphia notamment).
Ibaka, Powell, Boucher…, des joueurs qui se transcendent
Si Nick Nurse a toujours réussi à trouver la formule magique jusque-là, il a aussi été bien aidé par certains de ses joueurs qu’on n’avait jamais vus à ce niveau. A l’image de Chris Boucher, qui a doublé ses moyennes de points et de rebonds cette saison (6,3pts, 4,4rbds), de Serge Ibaka qui signe ses meilleures statistiques pour sa onzième saison dans la Ligue (16pts, 8,3rbds) ou Norman Powell, qui est passé de 8,6 à 16,4 points de moyenne en un an ! Emmenés par leur capitaine Kyle Lowry (19,7pts, 7,7pds, 4,8rbds), toujours motivé même s’il a atteint le Graal l’an passé, les Raptors sont la très belle surprise du haut de tableau cette saison. Il faudra tout de même voir ce que cela donne dans une éventuelle finale de play-offs, car cette saison, ils ont perdu les deux matchs qu’ils ont disputés contre Milwaukee (105-115 dans le Wisconsin, 97-108 au Canada).