Et si on croyait enfin aux Raptors ?
Toujours placés mais jamais dans la discussion pour le titre, les Raptors suscitent chaque année le débat. Cela peut-il changer cette saison alors que les Canadiens sont en plein boom ?
"Ils vont encore être placés dans les 4 à l'Est et se faire exploser en demi-finale de conférence par les Cavs"... Voilà ce que l'on entendait en octobre dernier, comme l'année d'avant et encore l'année d'avant... Pourtant finalistes de l'Est en 2016, les Toronto Raptors n'arrivent pas à imposer le respect. Leur "performance" en 2017 face à LBJ and co n'était pas là pour rassurer : Kyle Lowry inexistant, DeMar DeRozan isolé... aucun apport des Ibaka, Valanciunas, Caroll ou Patterson.
Résolus à changer leur destinée, les dirigeants des Raptors ont pourtant pris le pari l'été dernier de maintenir le duo Lowry-DeRozan (nouveau contrat pour le meneur) et de faire confiance aux jeunes (Wright, VanVleet, Siakam). Pari réussi pour le moment puisque avec un bilan de 14 victoires et 3 défaites depuis décembre, les Canadiens se sont installés solidement à la 2e place à l'Est derrière les Celtics et devant les Cavs. Ils sont quasi-imbattables à domicile (14-1) depuis le début de saison. Surtout, ils ont changé leur jeu et c'est ça la plus grosse surprise !
DeRozan à la tête d'un vrai collectif
Serial scoreur, DeRozan est toujours aussi impressionnant en isolation mais il en use moins et diversifie sa palette offensive. Il fait désormais confiance à son tir longue distance, son véritable point faible jusque-là en carrière puisqu'il affichait un moche 29,1% de réussite contre 36,8% depuis le début de cette saison ! Le n°10 enchaine les cartons puisqu'il a battu son record personnel à deux reprises ces dernières semaines : 45 points contre les Sixers le 21 décembre et surtout 52 le 1er janvier contre les Bucks, s'offrant au passage le record historique de la franchise canadienne (détrônant l'idole Vince Carter). Des gros scores mais avec des pourcentages très honnêtes : DeRozan ne gâche pas cette année, il a confiance en son shoot !
Grosse nouveauté cette année au Canada : on joue en équipe ! Pire équipe en nombre de passes décisives lors de l'exercice précédent, les Raptors sont 10e aujourd'hui dans ce même classement. Top 10 également pour le plus petit nombre de balles perdues par rencontre. La défense est très solide (5e au "defensive rating" avec 102.9 points) et le banc a un apport capital dans les résultats (38,6 points, le 12e apport en NBA). Parmi les titulaires indiscutables, on a parlé de l'excellent DMDR. Lowry, après des premières semaines compliquées, semble se retrouver. Ibaka est toujours une menace sous le cercle des deux côtés du terrain et Valanciunas - quand il est utilisé par ses coéquipiers - est précieux. A leurs côtés, le rookie Anunoby (bon défenseur) s'est installé dans le 5 au dépens de Norman Powell, quelque peu écarté de la rotation dernièrement.
Des choix enfin payants pour le coach Casey
Derrière, Dwayne Casey (désigné coach de décembre par la NBA) a semble-t-il trouvé la formule idéale. Le vétéran CJ Miles est solide avec ses 10 points par match (jusqu'à 22 points cette saison), Delon Wright et ses grands bras viennent de signer un record en carrière avec 25 points contre les Bulls (8,8 pts de moyenne/match). Le sophomore autrichien Jakob Poetl prend confiance : 7,1 pts et 4,6 rbds/match à 67,3% de réussite ! Fred Vleet et Pascal Siakam, titrés avec les Raptors 905 en D-League, emmènent leur enthousiasme au niveau supérieur.
Cette profondeur d'équipe et de banc, c'est ce qu'il manquait jusque-là à Toronto pour aller loin en post-season. Mais même si ces premières semaines sont très prometteuses, il semble encore manquer "un truc" aux Raptors pour bousculer les favoris Celtics et Cavs. Ce "truc", c'est sans doute un joueur à placer aux côtés de DeRozan et Lowry pour un "Big 3" canadien. Le front-office est mobilisé d'ici la trade deadline et le All-Star Break. Pendant ce temps, on enquille les victoires dans le "North" !
Marion Hayot (@marionhayot)
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