De vrais renforts
Le président Pablo Longoria ne s'en cache pas, il adore le mercato. Cet été, il s'en est encore donné à coeur joie avec 12 arrivées et à peu près autant de départs. La participation à la Ligue des Champions lui a offert une certaine marge de manoeuvre, mais il a aussi dû s'adapter à un changement d'entraîneur, le style d'Igor Tudor étant radicalement différent de celui de Jorge Sampaoli. Au bout du compte, Marseille a réussi à attirer plusieurs joueurs de haut niveau et le nouvel effectif de l'OM a de l'allure. La recrue la plus brillante est bien sûr Alexis Sanchez. A 33 ans, le Chilien a perdu un peu physiquement, mais son habilité technique est intacte et ses premiers pas ont été convaincants.
L'OM a aussi fait venir des internationaux français, Jonathan Clauss et Jordan Veretout, motivés par la proximité du Mondial au Qatar. Avec Chancel Mbemba et Eric Bailly, ce sont deux défenseurs habitués à la Ligue des Champions et au haut niveau qui sont arrivés. Prêté par Arsenal, Nuno Tavares s'est imposé à gauche et Longoria a aussi été chercher des jeunes, comme Isaak Touré ou Luis Suarez, qui sont des promesses sportives autant qu'économiques pour l'avenir. "C'est un mercato clairement positif. On a bien travaillé et je suis content", a résumé vendredi Igor Tudor.
Décevant côté départs
Au bout du compte, l'effectif marseillais semble complet et homogène. "On voulait un effectif de 22 joueurs, avec deux joueurs par position. Ca n'est pas tout à fait le cas, puisqu'on n'a que cinq défenseurs centraux. Mais Sead Kolasinac nous a donné satisfaction dans la double position de défenseur et piston gauche", a expliqué Longoria vendredi devant la presse. Mais le dirigeant espagnol avait aussi pour mission de réussir quelques ventes, indispensables pour contribuer à combler un peu le trou qui se creuse année après année dans les livres de comptes marseillais. De ce point de vue, l'objectif n'a pas été vraiment atteint.
Quelques gros salaires ont tout de même quitté Marseille, comme Arkadiusz Milik, Kevin Strootman, Jordan Amavi ou Steve Mandanda. Mais le gardien français est parti à Rennes sans indemnité de transfert et les trois autres ont été prêtés, avec une option d'achat modeste dans le cas du buteur polonais. Finalement, seuls les départs des défenseurs Luan Peres (Fenerbahçe, 5M d'euros), Lucas Perrin (Strasbourg, 1,5M d'euros) et Duje Caleta-Car (Southampton, environ 6M d'euros) ont permis de faire entrer un peu de cash dans les caisses marseillaises. "La situation économique du club nous a permis de garder nos meilleurs joueurs. On a eu des offres anglaises et espagnoles pour Gerson et une offre italienne pour Guendouzi. On a tenu", a tout de même expliqué Longoria.
L'imbroglio Dieng
Si le bilan financier du mercato marseillais est mitigé, c'est aussi parce que Bamba Dieng n'est pas parti. L'attaquant sénégalais avait pourtant été identifié par la direction comme un des très rares joueurs de l'effectif susceptible de permettre à l'OM d'enregistrer une plus-value. Jeudi soir, son départ pour Nice semblait bouclé, pour cinq ans et contre une indemnité de neuf millions d'euros plus des bonus. Un problème à un genou décelé lors de la visite médicale a pourtant bloqué le transfert.
"Cela n’a pas pu se faire hier. On regarde avec Marseille si on peut trouver une solution différente", a déclaré le président de Nice Jean-Claude Rivère vendredi. Mais pour l'OM, pas question de changer les bases de la discussion. "On était arrivés à un accord, le joueur voulait y aller mais ça n'a pas été acté. Il y avait un accord, donc il n'y a pas de négociation", a déclaré Longoria. Un départ de Dieng reste possible, en tant que joker en L1, ou vers des pays dont les marchés sont encore ouverts.