A chaque fois que Frank de Boer fait l’actualité, cette phrase choc de José Mourinho ressort. C’était déjà le cas cet été, après son renvoi d’Atlanta, et ce le fut de nouveau il y a quelques jours, lorsqu’il a été nommé à la tête des Pays-Bas. En 2018, alors consultant pour BT Sport, De Boer avait déclaré qu’il était "dommage" pour Marcus Rashford d’évoluer sous les ordres de Mourinho, car il ne laissait pas le temps au jeune attaquant anglais de s’installer pour privilégier les résultats immédiats. La réponse cinglante du Portugais n’avait pas tardé. "J’ai lu quelque chose, une déclaration du pire entraîneur de l’histoire de la Premier League : Frank de Boer. Il disait que ce n’était pas bon pour Marcus Rashford d’avoir un entraîneur comme moi, parce que, pour moi le plus important est de gagner. S’il était entraîné par Frank, il perdrait tout le temps. Parce qu’il perd tous ses matchs", avait lancé l’ex-coach de Manchester United lors d’une conférence de presse devenue mythique.  

77 jours à Crystal Palace, 85 à l'Inter

Le technicien néerlandais sortait alors d’une bien mauvaise passe. Intronisé entraîneur de Crystal Palace à l’été 2017, il n’avait tenu que 77 jours et seulement quatre matchs de Premier League, un record dans l’histoire du championnat anglais, quatre matchs perdus sans le moindre but inscrit par une équipe qui n’aura gagné qu’un seul match avec De Boer, contre Ipswich en League Cup. Et s’il avait commencé sa carrière d’entraîneur en remportant quatre fois consécutivement le championnat des Pays-Bas avec l’Ajax (de 2011 à 2014), son expérience suivante, à l’Inter Milan, s’était déjà soldé par un échec. Il n’était ainsi resté que 85 jours aux commandes de la formation lombarde, prenant la porte après une série de quatre défaites en cinq matchs de Serie A. Sa troisième et dernière aventure à l’étranger avait elle bien commencé. Vainqueur de l’US Open et de la Campeones Cup avec Atlanta l’an dernier, il avait emmené ensuite la formation américaine en finale de conférence. Et après des bons débuts lors du dernier exercice, le tournoi de reprise de la MLS lui a été fatal, Atlanta perdant ses trois matchs de poule sans marquer un seul but.

"Je peux être un bon entraîneur"

Une série d’échecs qui a instauré le doute sur ses qualités d’entraîneur. Et ce doute a naturellement accompagné son arrivée sur le banc des Oranje. Surtout qu’il succède au nouveau coach barcelonais Ronald Koeman, qui avait redonné des couleurs à une sélection ayant manqué l’Euro 2016 et la Coupe du monde 2018. "Quand on ne réussit pas, on a bien évidemment envie de corriger cela le plus vite possible. Mais je ne suis pas quelqu’un qui me préoccupe beaucoup de ce qu’il se dit sur moi", jurait-il lors de sa conférence de presse de présentation, lorsqu’il a été interrogé sur ses échecs successifs. Avant d’assurer à son auditoire (tout en se rassurant ?) : "Je suis convaincu que je peux être un bon entraîneur." Il va vite avoir l’occasion de le prouver, lui qui va connaître sa première mercredi soir contre le Mexique en amical, avant que les choses sérieuses ne commencent avec les matchs de Ligue des nations en Bosnie (11 octobre) puis en Italie trois jours plus tard.