Roberto Mancini avait ouvert son groupe élargi à cinq rookies en prévision des débuts de l’Italie dans la Ligue des nations. Du sang neuf appelé à rajeunir les rangs d’une Squadra Azzurra aux cadres vieillissants, avec en filigrane un message à l’adresse des clubs de Serie A, trop enclins à aligner des joueurs étrangers au détriment des pousses transalpins selon le sélectionneur national. Face à une Pologne guère brillante lors de la Coupe du monde cet été, certes, mais au collectif bien huilé, l’Italie nouvelle n’a pas craqué ce vendredi à Bologne. Forte notamment, il est vrai, d’une expérimentée charnière composée de Chiellini et Bonucci.

A l’offensive, titularisé pour la première fois en quatre ans dans un match international officiel, Balotelli, lui, n’a pas franchement pesé, en mal de rythme évident comparé à un virevoltant Bernardeschi, de loin l’Italien le plus menaçant en première période. Las pour le public bolognais, les Polonais étaient bien plus en jambes et inspirés dans cet acte initial, logiquement récompensés de leur domination par une jolie reprise victorieuse du Napolitain Zielinski avant la pause. Sur un service millimétré de Lewandowski et consécutivement à une perte de balle du nouveau maître à jouer présumé de la Squadra: Jorginho (0-1, 40e).

Au beau milieu d’une formation transalpine plus joueuse et combative au retour des vestiaires, le milieu de terrain de Chelsea a fini par s’illustrer dans le bon sens du terme, en transformant avec aisance le penalty logiquement accordé à l’Italie pour un tacle grossier de Blaszczykowski sur le remuant Chiesa (1-1, 78e) – assurément l’une des satisfactions de Mancini ce soir, brillant par son audace et sa fraîcheur à son entrée en jeu à la place d’un Insigne décevant lui aussi (71e). Le chantier du sélectionneur italien s’annonce vaste et compliqué au vu de la copie rendue ce vendredi. A moins que les Azzurri ne parviennent à hausser nettement leur niveau de jeu contre le Portugal, dès lundi, lors de la deuxième levée de cette Ligue des nations aux allures de rattrapage pour une Squadra absente des débats cet été en Russie.