Pour sa dixième sélection avec le Portugal, mercredi lors d’un match amical contre Andorre au stade de la Luz, Anthony Lopes n’a pas eu à beaucoup s’employer. Pas du tout même, puisque les Andorrans, complètement surclassés (7-0), n’ont pas tiré une seule fois du match. Mais samedi soir, la Seleçao va faire face à une toute autre adversité. Car ce sont les Bleus, au sortir d'un surprenant revers contre la Finlande, qui se déplacent dans la même enceinte lisboète pour le compte de l’avant-dernière journée de la Ligue des nations, avec la première place du groupe 3 en jeu. Un match forcément particulier pour le portier franco-portugais. Même s’il n’a jamais hésité entre les deux sélections.

"Mon choix est fait depuis que je suis petit et il ne changera pas. J’ai cet avantage d’avoir démarré très jeune avec les sélections, au Portugal, et c’est le Portugal, toujours, qui a compté pour ma famille. Et pour moi aussi. Cela fait partie de mon histoire, ce n’est pas une réflexion venue à l’âge adulte. J’avais 16 ans quand mon père a contacté la Fédération portugaise", confiait-il à L’Equipe en mars 2015, avant sa première cape. Depuis, il vit une histoire quelque peu cahoteuse avec cette sélection portugaise qu’il a déjà quittée à deux reprises, et où il n’a jamais vraiment été en mesure de challenger l’indéboulonnable Rui Patricio.

Santos : "Lopes a été bon"

En 2017, c’est en raison de problèmes familiaux qu’il s’était retiré, avant d’effectuer son retour quelques mois plus tard. Il avait aussi mis la sélection portugaise "en stand-by" à l’issue de la Coupe du monde 2018, et s’en était expliqué sur OL TV : "Je veux profiter de ma famille, me concentrer sur mon rôle de père et sur l'Olympique lyonnais. J'ai un jeu énormément basé sur l'énergie et l'explosivité. Et c'est une saison charnière pour mon évolution future. C'est une décision que j'ai prise après une discussion avec le sélectionneur à la suite de la Coupe du monde. Je suis très famille et de ne pas voir grandir mes enfants, c'est ce qui me manquait le plus. C'est mon choix propre." Avant, donc, de revenir sur ce choix en août dernier.

Et début septembre, il enchaînait deux titularisations contre la Croatie et la Suède, ce qui n’était pas forcément attendu. "Il faut prendre en compte ce que nous voyons à l’entraînement, et Anthony Lopes a été bon, avait justifié son sélectionneur Fernando Santos en conférence de presse. Rui Patricio est un grand gardien, et Rui Silva travaille très bien et nous a démontré qu’il était un gardien de qualité. Mais pour moi, ce n’est pas une surprise. Rui Patricio était en vacances et n’a pas joué depuis trois semaines." Le mois dernier, le portier lyonnais avait retrouvé son poste de doublure face à l’Espagne, avant de manquer le déplacement au Stade de France en raison d'un test positif au Covid-19. Et comme en finale de l'Euro 2016, c'est depuis le banc qu'il devrait donc vivre cet affrontement entre ses deux pays.