Laporte était fait pour l'Espagne
Aymeric Laporte affronte la France avec le maillot de l'Espagne en finale de la Ligue des Nations.
Pas une question n'a été posée à Luis Enrique au sujet d'Aymeric Laporte, lors de sa conférence de presse de veille de match samedi après-midi. Preuve que le défenseur natif de Pau est totalement considéré comme un joueur à part entière de la Roja, sans le moindre doute, alors qu'il va défier l'équipe de France pour la première fois de sa nouvelle carrière d'international espagnol. Et si l'intéressé assure être "à 100%, et même à 300%", il n'y a pas besoin d'aller chercher bien loin d'où viennent les 200% supplémentaires. Quoi qu'Aymeric Laporte puisse en dire, il y aura évidemment un goût de revanche au fond de lui, dimanche soir à San Siro pour la finale de Ligue des Nations entre l'Espagne et les champions du monde.
Alors que ces premières retrouvailles étaient attendues pour le quart de finale de l'Euro, où son équipe a finalement croisé la Suisse, l'heure est venue. L'ironie du sort voudra qu'il se heurte à Antoine Griezmann et Karim Benzema, les deux plus espagnols de l'équipe de France. Titulaire lors des onze matchs où il a été disponible, c'est-à-dire depuis le mois de juin, Aymeric Laporte avait définitivement acquis ses lettres de noblesse lors du match décisif face à la Slovaquie. L'Espagne, après deux nuls, était obligée de l'emporter pour voir les huitièmes de finale. Victorieuse 5-0, la Roja avait pu compter sur un but du joueur de Manchester City, le deuxième qui donnait une sacrée bouffée d'air frais juste avant la mi-temps.
Parfaitement intégré au traditionnel jeu de passes réclamé par Luis Enrique, l'ancien de l'Athletic Bilbao a très vite confirmé sur le terrain pourquoi son sélectionneur comptait tant sur lui : parce qu'il est façonné, pour la cinquième année consécutive, par Pep Guardiola à Manchester City, et que l'entraîneur de la Roja reste probablement le disciple le plus évident de son compatriote dans les idées de jeu. Insubmersible aux critiques à profusion sur les réseaux sociaux, il connaît sur le bout des doigts le système médiatique de sa contrée d'adoption. "On a montré contre l'Italie qu'on n'était pas si mauvais que certains ont bien voulu le dire, apprécie-t-il (pour Marca). Je ne dirai pas encore qui, j'attends la finale car il est toujours bon de se taire." Pas forcément une bonne nouvelle pour son pays natal.