La Croatie traîne une petite gueule de bois
La Croatie se rend au Portugal samedi, dans le groupe de la France en Ligue des Nations (première journée du groupe 3, ligue A).
La décompression était presque attendue : la Croatie, vice-championne du monde, n'a pas écrasé tous ses adversaires dans la foulée de sa finale perdue en 2018 contre l'équipe de France (4-2). Au contraire, elle a même dû redémarrer un cycle, avec notamment les retraites de Subasic, Mandzukic et Corluka. La première sanction a été spectaculaire et même historique, avec ce 6-0 encaissé en Espagne pour ouvrir la Ligue des Nations en septembre 2018, moins de deux mois après l'épopée russe. Le sélectionneur Zlatko Dalic n'hésitait alors pas à parler de "honte" après la rencontre, en conférence de presse : "A 2-0, on a lâché le marquage, on a couru chacun de son côté. Il faut qu'on apprenne de ça. On a vu ce qu'il se passait lorsqu'on jouait en équipe, on voit aussi ce que ça donne quand on ne le fait pas."
Et puis les stars Luka Modric et Ivan Rakitic ont largement baissé de pied. On le sait, le milieu de terrain du Real Madrid est ainsi devenu le premier Ballon d'Or de l'histoire à ne pas avoir pu défendre son titre, n'étant pas retenu parmi la liste des nommés. Impuissants face à l'Espagne mais aussi l'Angleterre en Ligue des Nations, les Croates ne sont repêchés dans la ligue A que grâce à l'élargissement des groupes à quatre équipes. Et malgré un tirage tout à fait abordable en éliminatoires de l'Euro, avec le Pays de Galles en adversaire principal, ils ont dû attendre le dernier match à domicile face à la Slovaquie (3-1) pour se qualifier au mois de novembre, après une défaite en Hongrie (2-1) ou encore un nul très surprenant en Azerbaïdjan (1-1).
Modric et Rakitic sont d'ailleurs absents de cette sélection de rentrée et ne seront donc pas du remake de la finale mondiale mardi, au Stade de France. A priori, il ne s'agit que d'un problème de calendrier et de timing face aux récentes fins de saison chargées des deux vedettes en Liga (et en Ligue des Champions). Avec Mateo Kovacic (Chelsea) ou Marcelo Brozovic (Inter) en nouveaux cadres émergents, la Croatie garde tout de même un sacré réservoir sous le coude. A eux de prouver qu'il ne tient pas qu'à un fil et que le Mondial 2018 n'était pas qu'un "one shot".