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Ligue 2: vague d'interpellations d'ultras à Saint-Etienne avant le retour du public
Les interpellations d'une trentaine de supporters ultras de Saint-Etienne lundi marque une étape importante dans l'enquête sur les incidents du barrage L1/L2 entre l'ASSE et Auxerre.
L'opération baptisée "Ultras 42" a démarré à six heures, mobilisant une centaine de fonctionnaires de police, a précisé à l'AFP une source proche de l'enquête. La Direction départementale de la sécurité publique de la Loire avait indiqué ces derniers mois que quatre policiers travaillaient à plein temps sur cette affaire, notamment en exploitant les images des 250 caméras de l'intérieur du stade et celles de la ville de Saint-Etienne, aux abords de l'enceinte. Le 29 mai dernier, dans les secondes qui ont suivi la séance de tirs au but perdue par les Verts (1-1, 5-4 t.a.b.), synonyme de relégation de l'équipe stéphanoise, des centaines d'ultras, souvent dissimulés sous des capuches ou écharpes, avaient envahi la pelouse, manifestant leur colère en lançant des fumigènes et des mortiers d'artifice vers la tribune officielle, parfois à tir tendu.
Auxerre au paradis, les Verts en Enfer :
Les supporters interpellés lundi sont suspectés d'avoir participé aux violences impliquant 150 à 200 hommes, qui avaient duré près de deux heures, provoquant des dégâts évalués à environ 500.000 euros par la régie publicitaire du club pour la destruction d'écrans publicitaires en leds et 90.000 euros côté métropole. L'ASSE et Saint-Etienne Métropole avaient déposé plainte.
Situation sportive difficile
Une trentaine de blessés légers - quatorze parmi les forces de l'ordre, dix-sept chez les supporters et deux joueurs d'Auxerre avaient été comptabilisés, selon la préfecture qui avait mobilisé 250 policiers et gendarmes. Après ces violences, le club stéphanois avait été sanctionné par la Ligue de football professionnel de six matches à huis clos dont deux avec sursis et d'un retrait de six points dont trois fermes. Il n'avait pas fait appel. L'ASSE est actuellement dix-huitième de Ligue 2 avec sept points et donc en position de relégable en National (3e div.). Il y a quatre descentes cette saison en L2, comme en L1, dans le cadre de la réduction du nombre d'équipes de vingt à dix-huit dans ces championnats.
Pour la réception de Grenoble, pour la dixième journée de championnat, trois tribunes seulement seront ouvertes. La quatrième, qui était déjà fermée pour le match contre Auxerre à la suite d'incidents survenus pour la réception de Monaco, le 23 avril, doit encore purger deux matches de fermeture. Empoisonnée depuis des années par ses relations conflictuelles avec ses groupes de supporters ultras, l'AS Saint-Etienne n'a pas souhaité apporter de commentaire sur l'enquête en cours.
La vente du club en questions
Depuis le printemps 2018 et l'échec d'une première mise en vente de l'ASSE, les ultras réclament, avec de plus en plus de véhémence, la cession du club par les deux actionnaires de référence, Bernard Caïazzo et Roland Romeyer, au pouvoir depuis 2004, espérant qu'une autre gourvenance développe de nouvelles perspectives économiques pour redonner des ambitions sportives. Dans l'entourage du club, certains doutent néanmoins de la réelle intention des deux hommes de céder leurs parts à court terme malgré l'intérêt plus ou moins prononcé et sérieux d'investisseurs français ou étrangers. Dès la fin du match contre Auxerre et alors que la pelouse était encore envahie, les deux actionnaires avaient fait parvenir un communiqué annonçant "dans quelques temps une nouvelle importante pour l'avenir du club", annonçant à demi-mot la vente rapide de l'ASSE. Cette déclaration, restée sans suite, a été perçue comme une manière de gagner du temps.
D'autant qu'en Ligue 2, la valeur de l'ASSE est forcément moindre qu'en élite. Homme d'affaires parisien, domicilé désormais à Dubaï, Caïazzo (68 ans), président du conseil de surveillance, n'est plus venu depuis deux ans et demi sur Saint-Etienne où il s'estimerait en danger. Dès son arrivée au club, il avait dû faire face à un climat de défiance et avait été contraint de s'associer, sur les recommandations de la Ville de Saint-Etienne, avec Romeyer (77 ans), un entrepreneur local, présent dans l'environnement de l'ASSE depuis de très nombreuses années et président du directoire. Les deux hommes ont confié la direction opérationnelle du club à Jean-François Soucasse, nommé président exécutif le 1er juillet 2021.