Grenoble attaque la montagne
Onze ans après avoir quitté la Ligue 1, Grenoble parviendra-t-il à la retrouver ? Il serait surprenant de ne pas retrouver les Isérois, leaders de L2, au moins dans le wagon du top 5 jusqu'au bout
C'est toujours facile à dire après, mais on va le faire quand même : à Grenoble, tout est réuni pour composer une belle et surtout solide équipe de Ligue 2. "Le recrutement était intéressant, c'était homogène, il y a quelque chose qui se dégageait, se souvient Robert Malm. On était quand même loin de les imaginer en tête, mais ils ont plutôt bien traversé cette période de deux matchs reportés à cause du Covid, ce qui les a laissés trois semaines sans jouer entre mi-octobre et début novembre." Yoric Ravet, revenu neuf ans après être parti de son club formateur, est un symbole. Mais le coach Philippe Hinschberger connaît mieux que personne la recette pour réussir en L2 : collectif, collectif et encore collectif.
"Quand tu es capable de bien défendre en avançant, l'adversaire recule, analyse notre consultant. Face à Troyes qui confisque le ballon, ils savent aussi aller faire mal en transition. Surtout, ils sont très efficaces. Ils ne marquent pas autant que Toulouse ou Auxerre, mais ils ont la deuxième défense. C'est solide, ça peut voyager. Ils n'ont peut-être pas le jeu de l'ESTAC ou de Clermont, qui cannibalisent la possession, mais ils sont costauds. Sur trois ou quatre situations, alors qu'ils sont un peu mal, ils marquent deux fois. Ils ont toutes les qualités du profil type pour la L2."
Robert Malm fait un tour d'horizon : "Ravet apporte énormément, mais il y a aussi Adrien Monfray qui est excellent derrière depuis le début de saison, ou le gardien Brice Maubleu qu'on connaissait déjà plus... Loïc Nestor fait le boulot, Jérôme Mombris connait aussi la Ligue 2 par coeur. Manuel Perez est un pur grenoblois revenu au club. Jessy Benet a également son importance, tout le monde apporte sa pierre, comme Moussa Djitté et Achille Anani devant. Et beaucoup de monde se demandait en début de saison qui était Mamadou Diallo, qui vient de marquer contre Troyes..."
Notre spécialiste de la Ligue 2 a forcément une tendresse particulière pour le GF38, club où il a le plus évolué (102 matchs de 2002 à 2005) : "C'est un club qui le mérite, après être passé de la Ligue 1 à l'enfer du CFA 2." Les Isérois, en 2011, ont été rétrogradés administrativement jusqu'au cinquième échelon, alors qu'ils venaient de terminer derniers en Ligue 2. "Maubleu jouait même dans le champ pour dépanner... Je vois beaucoup de personnes qui sont encore là, comme le président de l'association Alain Fessler, déjà présent lorsque je jouais au club, tout comme le manager général Max Marty bien sûr. Ce sont des Grenoblois à la vie, à la mort." L'enchaînement de haut vol Clermont puis Auxerre, la semaine prochaine, sera peut-être de nature à imaginer définitivement Grenoble dans les hautes sphères.