Ligue 1 : Saint-Etienne en "crise", Puel en sursis ?
En sursis ? Devant les résultats de Saint-Etienne, lanterne rouge sans le moindre succès après huit journées, l'entraîneur Claude Puel est en position inconfortable avant de recevoir Lyon dimanche.
La série noire s'étend même à dix matches, en comptant les deux dernières journées de la saison 2020-21: un nul à Lille (0-0) puis une défaite contre Dijon (1-0), au stade Geoffroy-Guichard. "Bien sûr, c'est une crise, en espérant que l'on passe à autre chose au plus vite", a admis Puel après la défaite contre Nice samedi (3-0), la cinquième de suite, trouvant son équipe "fébrile et fragilisée par cette situation". "Dans les moments difficiles comme ceux que nous vivons, en général, l'entraîneur est responsable. Il y a énormément de frustration. C'est normal, je l'ai déjà vécu. J'assume complètement, je (fais) le dos rond, mais les joueurs donnent tout. Parfois de manière désordonnée mais ils n'ont pas lâché", a-t-il insisté. "J'ai toujours la même détermination. Mon avenir ? Il reste 29 matches et on se prépare à un marathon. J'ai vu mes dirigeants comme chaque semaine. Il n'y a rien de particulier", a-t-il dit vendredi devant la presse, réfutant vivre le moment le plus difficile de sa carrière stéphanoise.
Pour autant, le technicien, arrivé à Saint-Etienne il y a tout juste deux ans, le 6 octobre 2019, alors que le club était déjà dernier avant de battre l'OL (1-0), veut puiser de l'espoir "sur le contenu de plusieurs matches précédents mal récompensés". Pas de quoi tempérer la colère des groupes ultras qui s'est manifestée face à Nice, à Geoffroy-Guichard samedi. Les kops ont réclamé, pour la première fois, la démission de Puel, mais aussi, de nouveau, le départ des actionnaires, Bernard Caïazzo (67 ans) et Roland Romeyer (76 ans), en place depuis 2004. Un regain de tension alors que le club est en vente depuis avril dernier, trois ans après une première tentative. Depuis, les crises liées à la baisse des droits TV et au Covid-19 ont plombé les finances de l'ASSE alors que les propriétaires n'ont pas réinjecté de fonds propres. Aujourd'hui, l'heure est aux réductions de coûts dans tous les domaines, imposées par une baisse du budget, passé de 110 M EUR à 70 M EUR en deux ans.
Mais elle est surtout conforme aux moyens financiers actuels du club, validés, comme pour d'autres clubs français, grâce à l'indulgence de la DNCG. Claude Puel et le président exécutif, Jean-François Soucasse, avaient d'ailleurs chacun prévenu des difficultés sportives et budgétaires à venir traduites par le seul recrutement de l'attaquant uruguayen, Inacio Ramirez (24 ans), en prêt. Mais les Stéphanois ont surtout perdu cet été le défenseur central Pape Abou Cisse, prêté de janvier à juin par l'Olympiakos et dont l'option d'achat de 12 M EUR n'a pu être levée par l'ASSE. La défense, 19e de Ligue 1 (17 buts encaissés), est très affaiblie par son départ. En outre, depuis le début de saison, les Verts ont affronté six des huit premiers du classement (Lens, Marseille, Nice, Lorient, Monaco, Lille) et s'apprêtent à recevoir l'OL (7e). En cela, les déplacements à Strasbourg (12e), Metz (18e), Troyes (17e), et les réceptions d'Angers (5e) et Clermont (15e), devront rapporter des points avant d'aller défier le PSG en surmontant la malchance qui parfois les accable, comme récemment face à Monaco ou Bordeaux, et en évitant les erreurs individuelles. Le Chaudron est donc prêt à bouillir pour la venue du rival lyonnais, et une nouvelle défaite risquerait d'envenimer un peu plus la défiance du public, déjà aussi intense que les doutes animant les Verts.
Puel : "Mon avenir ? Vous en savez quelque chose ?"