Ligue 1 : Juninho, le grand flou
Après avoir annoncé mercredi vouloir quitter son poste de directeur sportif de Lyon, le Brésilien Juninho a jeté le trouble sur le club rhodanien avant le choc OL-Marseille dimanche.
"J'espère bien finir la saison. Et à la fin, normalement, c'est fini", a clamé sur RMC Sport le dirigeant revenu à l'Olympique lyonnais en juin 2019, après avoir été son maître à jouer entre 2001 et 2009, participant à la conquête des sept titres de champion de France.
Cette sortie médiatique, pour quelqu'un qui s'exprime très peu dans les médias, voire pas du tout, a surpris salariés et cadres de l'OL. Le club n'a d'ailleurs pas réagi officiellement.
Au cours d'une réunion destinée à évoquer le mercato de janvier, jeudi, le président Jean-Michel Aulas, artisan du retour de Juninho à Lyon, s'est excusé auprès de l'entraîneur Peter Bosz, selon L'Equipe.
Bosz surpris
"Je veux dire que je travaille bien avec lui. Il connaît très bien le football et pour un coach, c'est toujours bien de travailler avec quelqu'un comme ça. J'ai été supris aussi par son annonce mais c'est sa décision et je ne peux rien dire", a commenté le technicien néerlandais, en conférence de presse, vendredi.
"Ca marchait très bien, c'est dommage. Il doit avoir ses raisons. Le timing ? Une annonce comme ça, ce n'est jamais bon. J'ai essayé de voir le positif dans ce message. Au moins le club a plus de six mois pour trouver quelqu'un", a poursuivi Bosz, évoquant également "quelqu'un de très apprécié" au club.
Mais l'ancienne idole de Gerland ne s'est pas fait que des amis, comme en témoigne sa passe d'armes en mai dernier avec Rudi Garcia. Au moment de quitter le club, l'entraîneur avait réglé ses comptes avec le Brésilien, lui reprochant de vouloir s'ingérer dans ses choix sportifs. "Ma façon d'être a gêné Rudi. Il est vraiment froid, il n'a pas de sentiment", avait rétorqué l'ancien meneur de jeu, perçu à l'inverse comme étant plus instinctif et à fleur de peau.
Lorsque les événements ne vont pas dans son sens sur le terrain, il n'est pas rare de le voir s'échapper de son poste d'observation, en tribune de presse, pour se réfugier dans le tunnel des vestiaires.
Un bilan mitigé
Après deux ans et demi en tant que directeur sportif, il apparaît désormais difficile à l'OL de préparer la saison prochaine avec un dirigeant sur le départ.
Et le bilan de Juninho, qui à l'origine aurait dû être associé à l'entraîneur Bruno Genesio, parti en juin 2019, est pour l'heure mitigé.
Des réussites, comme les recrutements de Bruno Guimaraes et de Lucas Paqueta pour un total de 40 millions d'euros, aux gros échecs, également comme l'engagement de ses compatriotes Thiago Mendes pour 25 M EUR ou de Henrique, Jean Lucas ou Camilo.
Car dix ans après avoir quitté l'OL comme joueur, Juninho, débutant dans ce rôle, manque de relais en Europe et s'est naturellement orienté vers le Brésil pour recruter, y compris pour choisir son premier entraîneur, Sylvinho, limogé dès octobre 2019.
Et depuis le départ de Genesio, Lyon ne s'est plus qualifié pour la Ligue des champions, un objectif indispensable à atteindre cette saison pour relancer les finances du club, qui a annoncé une perte historique de 107 M EUR pour l'exercice 2020-2021.