Ligue 1 : Ismaël Traoré, le taulier d'Angers, buteur à ses heures
Ancien grognard de Stéphane Moulin, Ismaël Traoré a repris du service cette saison avec Gérald Baticle : le taulier angevin, buteur quand il faut, a cependant fort à faire pour remobiliser la défense.
Dimanche contre Nantes, l'arrière-garde angevine a encaissé 4 buts, deux fois plus que ce qu'elle avait concédé lors des cinq premiers matches du championnat. Dauphin du PSG pendant plusieurs semaines avec un jeu attrayant, Angers est retombé au pied du podium et se voit menacé de rentrer dans le rang en cas de nouvelle défaite.
Traoré n'a pas vraiment démérité face à Nantes, affichant détermination et engagement malgré les deux buts encaissés dès les premières minutes. Mais sa rapide réduction du score d'une tête puissante sur corner n'a pas suffi. C'est déjà son 2e but de la saison, après celui inscrit, déjà de la tête à la suite d'un corner, en ouverture de la saison d'Angers à Strasbourg (victoire 2-1). Le voilà d'ailleurs co-meilleur buteur de son équipe, à égalité avec Sofiane Boufal, devant Angelo Fulgini et le prometteur Mohamed-Ali Cho.
Défense à trois
Mais c'est surtout à l'arrière que le capitaine est attendu, et cette saison aussi, sa puissance et son autorité impressionnent. Si Randal Kolo Muani lui a pourri la vie dimanche, les attaquants lyonnais ou rennais en gardent un mauvais souvenir. Souvent bien placé, fort dans l'impact et efficace à la relance, il a parfaitement intégré le nouveau système de défense à trois mis en place par Baticle, entre Romain Thomas et Vincent Manceau. Né à Paris, ce Franco-Ivoirien à la force tranquille, peu loquace en public ou sur le terrain mais plus joyeux dans le privé -- assurent ceux qui le côtoient -- a grandi dans plusieurs clubs franciliens avant de faire ses gammes à Sedan.
Passé pro en 2007, il a fait ses débuts en Ligue 2 dans les Ardennes, où il est resté cinq saisons avant de découvrir la Ligue 1 à Brest en 2012. Seulement un tour d'essai puisque le club breton est vite redescendu en L2. En 2015, il parie sur Angers, tout juste promu dans l'élite, avec l'idée de s'y faire un nom pendant deux ans pour ensuite tenter l'aventure à l'étranger. Six ans plus tard, il a encore prolongé son contrat d'un an, jusqu'en 2022, sans fermer la porte à plus...
"Peur de personne"
Parce qu'à 35 ans, il continue de cavaler: "Je me sens bien. On travaille bien et j'ai toujours faim, envie de jouer donc je ne me pose pas de questions", expliquait-il la semaine dernière en conférence de presse. Un état d'esprit général à Angers: "On se met le cul par terre en salle ou à l'entraînement pour continuer à exister dans ce championnat. A partir du moment où on fait les efforts et qu'on est travailleur, on ne doit avoir peur de personne", assurait-il. En revanche, il semble avoir tiré un trait sur la sélection ivoirienne, avec laquelle il avait disputé la Coupe d'Afrique des Nations en 2013 comme remplaçant et en 2019 comme titulaire.
Mais Patrice Beaumelle, arrivé à la tête de la sélection en mars 2020, ne l'a plus rappelé depuis près d'un an. "Rien de dramatique", assurait-il la semaine dernière. "Je ne suis pas énervé. Je ne me pose pas de question, si les choses viennent, elles viennent. Si elles ne viennent pas, je continue à travailler". Il se prépare donc à vivre la prochaine CAN au Cameroun début 2022 en supporter et assure qu'à son âge, ce n'est pas plus mal de souffler pendant l'hiver, histoire de continuer à écœurer les attaquants de Ligue 1.