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Ligue 1 / FC Nantes – OGC Nice / Emerse Faé : « Nice ne joue pas à la Nantaise »
Ce samedi Nantes reçoit Nice (20h en direct sur beIN SPORTS). Passé par les deux clubs, Emerse Faé, entraîneur des U19 niçois, s’est confié sur le choix du club azuréen de se tourner vers les jeunes.
Emerse Faé, samedi aura lieu Nantes - Nice à la Beaujoire, une rencontre spéciale pour vous....
Je suis né, j’ai été formé et j’ai joué chez les pros à Nantes. Aujourd’hui, je suis à Nice depuis onze ans et c’est l’OGC Nice m’a appris le métier de formateur. C’est normal que ce soit un match particulier. Aucune autre affiche du championnat ne suscite autant d’émotions chez moi que ce match.
Qui allez-vous supporter du coup ?
(Rires) C’est « Allez Nice » ! Aujourd’hui, je suis content parce que les deux équipes se portent bien, on va assister à un match avec deux équipes du haut de tableau (Nantes 3ème et Nice 6ème). Les années précédentes, on avait l’habitude de voir Nantes dans la deuxième partie de tableau. Je travaille pour Nice, c’est le club qui m’a lancé en tant qu’éducateur, alors je suis à 100% pour Nice.
Sur la feuille de match, beaucoup de jeunes formés à Nice devraient être présents. Vous en avez eu sous vos ordres comme Malang Sarr. Vous devez être content de les voir à ce niveau.
Evidemment. Lorsque l’on voit des jeunes que l’on a eu à la formation évoluer avec l’équipe première, c’est une fierté. Ça nous pousse à en former encore et encore.
« On a la chance d’avoir un coach qui est ouvert »
Depuis quelques saisons, Nice se tourne de plus en plus vers son Centre de formation. Le passage de Claude Puel est-il pour quelque chose ?
Avant l’arrivée de Claude Puel, le club de Nice n’était pas connu pour sortir beaucoup de jeunes du centre de formation. Mais depuis l’arrivée de la paire Jean-Pierre Rivère / Julien Fournier et celle de Claude, le club a changé sa philosophie et sa manière de travailler. On s’appuie beaucoup plus sur les joueurs issus du centre.
Le club irait-il jusqu’à privilégier un joueur du centre de formation plutôt qu’un joueur qui vient d’ailleurs ?
Notre objectif est clair et défini. On va tout faire pour proposer à l’équipe première des joueurs avec un fort potentiel. Le but n’est pas de dire « N’achetez pas des joueurs de l’extérieur ». On veut faire en sorte que le staff en place se dise « Il y a des bons jeunes chez nous ». C’est un objectif difficile à tenir mais nous, au Centre de formation, on met tout en œuvre pour qu’on en sorte un maximum chaque année.
Quelle relation avez-vous avec Patrick Vieira ?
On a la chance d’avoir un coach qui est ouvert, qui a énormément d’expérience au très haut niveau et des sacrifices qu’il faut faire. On essaye d’en profiter au maximum, en discutant avec lui sur les parties tactiques et techniques, pour savoir ce qu’il veut et recherche pour son équipe. C’est important qu’il y ait de bonnes relations entre la formation et l’équipe première. Si vous faites du bon travail à la formation et que le coach des pros n’est pas du tout tourné vers son Centre, ça devient très compliqué de valoriser les jeunes.
C’est tout de même risquer de lancer autant de jeunes ?
C’est un risque pris de sa part oui. Mais le Club s’appuie vraiment sur la formation depuis quelques saisons et c’est une très bonne chose. De Claude Puel à Patrick Vieira, en passant par Lucien Favre, on retrouvait deux points essentiels : la philosophie de jeu et le fait de s’appuyer sur les jeunes joueurs. En tant que formateur, c’est essentiel.
« On ne peut pas dire que Nice joue à la Nantaise »
Vous avez été formé à Nantes, quels souvenirs en gardez-vous ?
Que des bons souvenirs ! Lorsque l’on est formé à Nantes, on travaille dans de très bonnes conditions. On avait un jeu particulier, différent des autres. On nous demandait de beaucoup réfléchir. De la technique individuelle et collective, du jeu sans ballon et beaucoup de déplacements pour les coéquipiers. Nos équipes étaient composées de petits gabarits, alors nos adversaires pensaient qu’ils allaient nous marcher dessus. Au final, on finissait souvent par gagner nos matchs et avec la manière.
C’est un style de jeu que vous essayez de reproduire avec vos U19 de l’OGC Nice…
Les années nantaises m’ont énormément marquées. Quand on est baigné dans ce jeu, vous gardez cette forte identité durant toute votre vie de footballeur ou d’entraîneur. Aujourd’hui, j’ai la chance d’être dans un club qui demande un jeu quasiment identique et du coup c’est plus facile pour moi de m’adapter à cette philosophie. On essaye de se déplacer intelligemment en se mettant dans des endroits du terrain où l’on va avoir du temps, d’avoir un maximum de maîtrise individuelle et collective. Je me sens vraiment bien dans ce projet.
Pour vous, Nice la joue à la Nantaise ?
On ne peut pas dire ça. Le jeu à la Nantaise était vraiment particulier, avec une réelle identité qui appartiendra toujours au FC Nantes. Même s’il y a beaucoup de ressemblances avec celui de Nice aujourd’hui. Les grandes lignes sont les mêmes mais les deux régions font qu’il y a pas de mal de différences entre les deux clubs. Nice c’est le Sud. La grinta ! On appuie aussi sur cette spécificité auprès de nos joueurs, que l’on ne retrouve pas forcément à Nantes.
Emerse Faé et Henri Michel (sélectionneur de la Côte d'Ivoire), un de ses modèles
« Quand tu viens du mondre pro, tu veux y retourner »
Vous avez arrêté votre carrière assez jeune (28 ans) à cause de phlébites à répétition. Pendant votre carrière, pensiez-vous finir entraîneur ?
Sincèrement je ne m’étais jamais posé la question. Quand je suis arrivé à Nice, j’avais commencé à passer les diplômes mais ce n’était pas un objectif de devenir entraîneur. Je me suis dit que j’avais l’opportunité de les passer parce que peut-être qu’une opportunité allait arriver un jour. Je ne pensais pas arrêter aussi tôt. Je me voyais jouer jusqu’à 37-38, ou même investir pour ne pas être obligé de travailler plus tard. Je n’avais aucune idée précise de mon après-carrière.
Avez-vous envie d’entraîner dans le milieu professionnel ?
Quand tu viens du monde pro, tu veux y retourner. Peut-être que je ne vais pas y arriver, mais je vais essayer. Je ne suis pas presser, je ne veux pas brûler les étapes. Les choses doivent se faire au feeling. Si demain je me sens prêt, alors je vais essayer de passer à l’étape supérieure. C’est un objectif sur le long terme, je l’ai toujours dit. J’ai encore beaucoup à apprendre du métier d’entraîneur. J’estime que pour assumer un groupe pro, il faut passer par la formation pour se faire les dents et c’est ce que je suis en train de faire, avec beaucoup de plaisir. J’essaie d’être le plus performant possible dans ma mission qu’est de former des joueurs avec une très bonne base footballistique pour les emmener le plus haut possible.
Vous avez été international ivoirien (44 sélections, entre 2005 et 2012). Un poste au sein de la sélection des Éléphants vous intéresserait ?
Dans le foot rien n’est figé et impossible. Tout dépend du projet. J’aime bien quand on me propose quelque chose qui correspond à ce que je veux. Je ne peux pas dire « oui » ou « non » aujourd’hui. Ce qui est dans un coin de ma tête actuellement, c’est de former le maximum de joueurs pour intégrer l’équipe première de l’OGC Nice.
Vous avez passé l’été chez nous à beIN SPORTS dans un rôle de consultant pendant la Coupe d’Afrique des Nations…
Honnêtement, je ne pensais pas que ce rôle allait autant me plaire. J’avais des a priori. C’était une très belle aventure. Je me suis éclaté à être à l’écran et parler football avec passion. Au fur et à mesure des matchs, je me suis vraiment senti à l’aise. Pourquoi pas le refaire de temps en temps.