Kovac, une bénédiction pour l'ASM
C'est une des plus grandes réussites cette saison en Ligue 1 : Niko Kovac, à la tête de Monaco, réussit un travail exceptionnel et prouve sa qualité supérieure.
Lorsqu'il est arrivé cet été à Monaco, Niko Kovac devait composer avec ce qui s'apparentait à un bourbier, tellement classique sur le Rocher depuis de nombreuses années : plus de 50 joueurs professionnels sous contrat. Un peu plus de six mois après avoir été débarqué du Bayern, impossible alors de ne pas penser à l'éventualité d'un fiasco, de ne pas considérer le fameux contexte monégasque comme une simple tentative de relance pour un ancien sélectionneur déjà "has been". Mais ça, c'était en 2020...
Dans un premier temps, et même pendant plusieurs mois, l'ASM développait un jeu intéressant mais se montrait beaucoup trop naïve défensivement. Et quelque part, il n'y avait pas de surprise, au vu de la jeunesse du secteur. Mais là où Niko Kovac interpellait déjà, c'est dans la confiance sans faille qu'il continuait de mettre en tous ses garçons. L'entraîneur croate (49 ans) a su être méthodique en dépit des obstacles, notamment dans cette animation défensive. "Il faut faire ses gammes, désormais chacun sait ce que le staff veut précisément, détaillait-il le mois dernier. Tout le monde agit ou réagit en fonction de ces situations connues." Un théorème qui paraît simple, mais qui ne l'est évidemment que pour des entraîneurs d'une trempe particulière.
"Il a changé énormément de choses, il a fallu que ça prenne, nous confirmait récemment Benjamin Lecomte. C'est bien pour le club, les résultats le prouvent. Il continue de nous transmettre ses idées et on garde ce cap, on travaille beaucoup et sans relâche." La victoire fin novembre face au PSG (3-2) a été un premier frémissement, puis le déclic a eu lieu lors du passage à l'année 2021, avec cette série en cours incroyable de quinze victoires, trois nuls et une défaite - toutes compétitions confondues. Toujours proche de ses joueurs, comme on l'a encore vu mercredi à Lyon lorsqu'il est entré sur le terrain pour calmer la tension (0-2 en quarts de finale de Coupe de France), Niko Kovac a un coup d'avance.
Sa communication est ciselée : il se permet à peine d'évoquer pourquoi pas le titre, après avoir martelé durant des semaines qu'il ne pensait qu'à la quatrième place, même avec douze points d'avance sur Lens... Ce qui ne l'empêche pas d'être clair, direct et calme pour répondre aux différentes questions, même pour les cas individuels. Assez rare en Ligue 1, où ce genre de profils se comptent sur les doigts d'une main depuis dix ans (Carlo Ancelotti, Marcelo Bielsa...). Niko Kovac, entouré de son frère Robert pour le seconder de main de maître, sent le football et sait gérer un groupe. Peut-être plus avec de nombreux jeunes comme à l'AS Monaco, qu'avec trop de stars comme au Bayern. Pour le moment, en tout cas.