Avec onze défaites, cinq nuls et seulement quatre victoires en vingt matches, toutes compétitions confondues, Thierry Henry connaît des débuts très compliqués sur le banc de Monaco, qui ne parvient pas à s’extirper de la zone rouge. Ses premiers pas d’entraîneur, il les avait sans doute imaginés autrement. Mais le champion du monde 1998, que certaines rumeurs annoncent déjà sur la sellette, s’accroche tant bien que mal à ce qu’il a réussi depuis son arrivée sur le Rocher, mi-octobre. "Il fallait gagner à Caen et Amiens, ç’a été dur mais on l’a fait, avec les moyens du bord, rappelle-t-il. Si on ne l’avait pas fait, on aurait 12 points de retard à l’heure actuelle… Donc voilà."

Avant un nouveau match capital dans la course au maintien, samedi soir à Dijon lors de la 22e journée de Ligue 1, le coach de l’ASM n’est donc pas inquiet pour son avenir. "Je n’ai aucun problème, jure-t-il. Quand je suis arrivé, le club était dans un état... J’ai essayé de mettre beaucoup de choses sur pied que vous n’avez pas vues. Le plus important, c’est de sauver le club. Mon avenir, ce n’est pas un problème. Il y a toujours des rumeurs, ça sera toujours comme ça dans le foot. Il y a pas mal de choses que j’ai relevées que vous ne voyez pas, pas mal de choses que j’ai changées dans le vestiaire que vous ne voyez pas et qui sont en train de porter leurs fruits. Ça restera en interne."

"On a fait le tri"

Ce que "Titi" ne cache plus, en revanche, c’est son impatience face à certains joueurs qui n’ont, à ses yeux, pas pris conscience de l’urgence de la situation. Des éléments dont il n’a pas dévoilé l’identité mais qu’il a décidé d’écarter du groupe qui ira en Bourgogne. "Ça fait un petit moment que je vous dis qu’il faut prendre conscience qu’on est dans une situation critique. Ça n’a toujours pas changé, malheureusement, mais on essaye de sortir de là le plus vite possible. On a resserré le groupe parce que certains joueurs manquaient un peu de ça, explique-t-il. A un moment donné, il faut mettre des mecs qui ont envie de sauver le club et ne pas penser à leur avenir. Donc on a fait le tri."

"Après, on verra bien l’évolution des choses. Les mecs seront là pour s’entraîner mais nous, on part en guerre avec un groupe, ajoute-t-il. On va jouer Dijon et Guingamp, donc on va bien voir. C’est super important. Si on gagne à Dijon, on peut sortir de la zone rouge et on rattrape déjà un concurrent. Il restera beaucoup de matches après, même si on se dit ça depuis pas mal de temps. Ça peut être un tournant. Si on bat Dijon, ça devient différent. Après il y aura ce match à Guingamp (en demi-finale de la Coupe de la Ligue, ndlr) pour espérer jouer une finale." Ce qui offrirait à Thierry Henry une belle occasion de faire taire les premières mauvaises langues, déjà bien pendues.