Ligue 1 Conforama : Nice - Monaco, si près, si loin
Le derby entre Nice et Monaco, samedi soir, mettra aux prises deux clubs qui, s'ils se connaissent parfaitement, ne sont ni réellement amis, ni vraiment ennemis...
On a beau se forcer, parfois, inutile d'insister. Non, le derby Nice - Monaco n'est pas accompagné par la chaleur brûlante d'un Boca - River ou même d'un Lyon - Saint-Etienne. Une vérité géographique, toutefois : il s'agit de la plus courte distance entre deux villes de Ligue 1, seulement 20 kilomètres les séparant. Pour le reste... On ne trahira pas de secret éhonté en affirmant que c'est surtout à cause de Monaco, qui n'a aucun véritable ennemi à cause de son peu d'engouement pour le club (particulièrement sur place).
Si les supporters niçois, traditionnellement plus chauds et investis, en profitent naturellement pour occuper Louis-II comme s'ils étaient chez eux, la rivalité est par exemple beaucoup plus forte avec Marseille. Nice face à Monaco, c'est la populaire contre la bourgeoise (pour ne pas dire plus), ce qui s'est toujours ressenti dans les façons de travailler des deux formations. L'ASM est naturellement avantagée par ses moyens - et pas que face à Nice -, comme on peut encore le voir cette saison avec de nouveaux recrutements à tour de bras, dont ceux de Ben Yedder ou Slimani, entre nombreux autres (été comme hiver).
Ratcliffe « veut le top 4 »
Mais depuis quelques saisons, le projet niçois a franchi un cap sous la direction de Jean-Pierre Rivère, qui a notamment enchaîné les coups Ben Arfa puis Balotelli. Après le passage mi-figue, mi-raisin des actionnaires chinois, de 2016 à 2019, l'été dernier doit marquer un vrai tournant budgétaire pour l'OGCN, avec le rachat par Ineos et le milliardaire britannique Jim Ratcliffe. « On veut atteindre le top 4 de Ligue 1, nous avons un projet sur trois à cinq ans pour que Nice soit régulièrement en Coupe d'Europe », prévenait ainsi le nouveau patron lors de son arrivée, en conférence de presse. Pour le moment, Monaco reste troisième budget du championnat avec 220 millions d'euros, Nice dixième avec 50 millions.
La présence de Patrick Vieira sur le banc était déjà un signe fort, l'arrivée de Dolberg en est une autre. A son rythme, et surtout d'une autre façon, Nice veut donc essayer d'aller chasser Monaco sur son terrain. A l'inverse, l'ASM a malheureusement prouvé, encore dans un passé récent couronné de succès, qu'il était difficile d'acheter de la passion. Voilà un domaine où, au moins, les Aiglons ne sont pas près d'être rattrapés.