Angers restait sur cinq nuls d’affilée en Ligue 1. Alors, quoi de plus normal qu’un sixième face à Bordeaux ? On y allait tout droit, puisqu’il y avait encore 1-1 à la 91e minute et que les deux équipes n’imprimaient plus beaucoup de rythme. Surtout pas les Girondins, d’ailleurs. Mais Yann Karamoh, entré à vingt minutes de la fin, est sorti de sa boîte. Et il n’a pas fait semblant. Le Caennais (doublement prêté par Malherbe, qui l’a prêté à l’Inter qui l’a ensuite cédé à Bordeaux) a conclu un ultime contre à lui tout seul pour porter le score à 2-1 en faveur des visiteurs.

Accélérant sur presque toute la moitié de terrain adverse, au cœur d’une défense angevine apathique et sans doute surprise par un tel changement de rythme à ce moment de la rencontre, l’ailier de 20 ans a poursuivi son action jusqu’au bout. Plein de lucidité, il a conclu par une belle frappe à l’entrée de la surface (90e+2). Très dur pour Angers, qui a dominé la seconde période (et même l’ensemble du match) et a aussi manqué un penalty. Mais l’éclair Karamoh a donc fait la décision.

"Max me disait que j'en aurais une"

"J’avais à cœur de marquer, savoure le buteur, encore essouflé, sur beIN SPORTS. Même pas 30 secondes avant le but, 'Max' Poundje me disait que j’en aurais une dans le temps additionnel et que j’allais marquer. Et voilà ! On restait sur une défaite à Nice, on avait recommencé aussi par une défaite contre Le Havre en Coupe… Il ne fallait pas perdre. Ce sont des matches de rattrapage qui permettent de prendre des points, ça fait plaisir." Pour l’Angevin Pierrick Capelle, il y a peut-être eu un excès d’enthousiasme: "C’est toujours le dilemme entre continuer d’attaquer ou rester défendre… Il y a eu un dernier espace, on l’a peut-être mal joué, on se fait punir derrière. C’est cruel, mais il faut avancer et se servir de ces leçons."

Après de premières occasions pour Bahoken (8e) et Ndoye (20e), le but de Kalu (0-1, 31e) n’avait pas spécialement refroidi le SCO, qui a donc vu un penalty de Reine Adélaïde repoussé par Costil à l’heure de jeu (59e). Toujours pas de renoncement de la part des hommes de Stéphane Moulin, puisque Mateo Pavlovic a fini par égaliser cinq minutes plus tard (1-1, 64e) à la réception d’un corner. Les locaux ne méritaient peut-être pas un tel dénouement. Mais c’est révélateur du fait que Bordeaux, finalement, va moins mal qu’Angers.