Non, Modric n'est pas mort
En difficulté en même temps que le Real (en déplacement mercredi chez les Unionistas de Salamanque, en Coupe du Roi), dans la foulée de son Ballon d'Or, Luka Modric renaît comme par magie.
Une idée a la dent dure : Luka Modric ne serait que l'ombre de lui-même depuis son Ballon d'Or il y a plus d'un an, voire depuis la Coupe du Monde... Ce n'est d'ailleurs pas un hasard s'il a été le premier tenant du titre individuel suprême à ne pas figurer dans la liste des 50 prétendants à sa propre succession. Mais selon Benjamin Da Silva, « il reste un joueur d'exception avec un talent fou, un joueur de dribble et d'élimination qui peut faire la différence sur une action, sur une passe ». Modric a surtout suivi la courbe du Real Madrid, déclinante durant un an et demi mais à nouveau rayonnante depuis quelques semaines, voire mois.
Une rencontre résume à elle seule la résurrection du Croate : la victoire 3-1 contre la Real Sociedad en Liga, le 23 novembre. Ce jour-là, l'ancien milieu de Tottenham (qui dispute sa huitième saison au Real) a délivré deux passes décisives dans le même match pour la première fois de sa carrière sous le maillot merengue - avec un but en prime. Il avait aussi délivré neuf centres vers la surface, égalant son record personnel avec le Real qui datait de 2013. Modric, enfin, a marqué cinq buts depuis le début de la saison, ce qui fait d'ores et déjà de cet exercice 2019-2020 son plus prolifique à Madrid. Alors non, en effet, même à 34 ans, la bête n'est pas morte.
« Je ne le sens pas sur la fin, appuie notre spécialiste du football espagnol. Après une saison énorme avec le Real et un Mondial monstrueux, il a eu un relâchement presque logique, au niveau mental comme physique. Mais il a brisé l'ère des Ballons d'Or de Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, c'est quand même significatif. Cristiano Ronaldo court moins, Modric a passé toute sa carrière à cavaler, à se projeter énormément sur 20 ou 30 mètres, il n'est pas du tout à l'économie. Je reste en admiration devant ce super beau joueur, il est magnifique balle au pied. C'est un artiste. Quand il ne sera malheureusement plus là, on se dira 'Ah, quand il y avait Modric...' »
Selon Benjamin Da Silva, « il va rester fort et décisif, il est plus important que Toni Kroos même si ce dernier est plus jeune ». Avec l'éclosion de Federico Valverde et l'arrivée annoncée de Van de Beek pour la saison prochaine, le Real prépare évidemment l'avenir et la succession de Modric. « Zinedine Zidane saura gérer ça, faire avec lui ce qui a été un peu fait sur la fin pour Xavi et Iniesta. Le laisser sur le banc pour les matchs un peu moins importants, et le faire entrer pour forcer la décision ou jouer les grandes rencontres. Mais je ne le vois pas jouer plus bas pour faire moins d'efforts. Il faut rester fidèle à ce qui le glorifie, il ne faut surtout pas dénaturer son talent. » Rassurons-nous, puisque « Zizou » a déjà prouvé qu'il semblait d'accord.