Après le magnifique titre olympique décroché jeudi par Steven Da Costa, l'équipe de France de karaté espérait bien remporter une deuxième médaille ce vendredi, alors que ce sport fait sa première, et dernière, apparition aux Jeux Olympiques. Médaillée de bronze des Mondiaux 2021 dans la catégorie des -61kg, Leïla Heurtault rêvait de faire au moins aussi bien au Nippon Budokan de Tokyo, mais cela n'a pas du tout été le cas. Dix concurrentes étaient en lice, au sein de deux groupes de cinq dont les deux premières se qualifiaient pour les demi-finales, s'assurant au minimum d'une médaille de bronze. Et la compétition a très mal débuté pour la native de Chartres, âgée de 26 ans. La n°6 mondiale s'est en effet lourdement inclinée lors de son entrée en lice contre la n°61, la Vénézuélienne Claudymar Garces Sequera, qui s'est imposée 8-0 grâce à deux yukos et deux ippons. Le combat n'est même pas allé à son terme (l'arbitre l'a arrêté 33 secondes avant la fin) car il y avait huit points d'écart.

Une victoire pour l'honneur pour finir

Leïla Heurtault, peut-être pétrifiée par l'enjeu, devait absolument se reprendre lors de son deuxième combat, contre la Japonaise Mayumi Someya, n°12 mondiale et médaillée de bronze aux championnats du monde 2014. Mais elle s'est de nouveau inclinée, sur le score de 6-3, avec six yukos contre trois. Il fallait donc un miracle (deux victoires sur de larges scores) pour rallier le dernier carré, et il n'a pas eu lieu. Opposée à la Chinoise Xiaoyan Yin, n°2 mondiale et vice-championne du monde 2018, la Française s'est inclinée sur le plus petit des scores, 1-0. Un yuko qui entérine son élimination de la course aux demi-finales. Heurtault avait un dernier combat à disputer pour du beurre, contre la Turque Merve Coban (n°3 mondiale et médaillée de bronze européenne 2018). Et elle a sauvé l'honneur en décrochant enfin une victoire, sur le score de 2-0 (deux yukos). Un succès qui ne l'empêche malheureusement pas de terminer dernière de son groupe, la Chinoise et la Turque décrochant leur billet pour les demi-finales. Et contrairement à la plupart des sportifs présents à Tokyo, on ne peut pas souhaiter à Leïla Heurtault de se rattraper à Paris dans trois ans, puisque le karaté ne fera pas partie du programme olympique.