C’est sans doute une preuve de la force de ces Bleus. En deux jours, l’équipe de France a profité deux fois de l’empressement de ses adversaires, qui ont sorti le gardien pour tenter le surnombre. C’est arrivé à l’Espagne samedi, alors que les champions d’Europe venaient de revenir à égalité pour la première fois du match. Ils avaient encaissé dans la foulée un 4-0 qui remettait les Français sur les rails. Dimanche, l’Islande s’y est risquée dès le début de la partie: 6-0 après 11 minutes, dont un doublé de Vincent Gerard. Terminé bonsoir, 31-22 au final.

Les hommes de Didier Dinart ont pu capitaliser sur ce premier quart d’heure idyllique. Car ensuite, il y a eu un duel, un vrai. En début de seconde période, les Islandais sont même revenus à deux petits buts (13-15 puis 14-16). Démarrer pied au plancher, c’était donc une excellente idée pour nos champions du monde en titre, qui ont ensuite pu reprendre le large après avoir fait le dos rond. L’écart est progressivement remonté, pour finir donc à neuf buts. Les portes des demi-finales sont plus que jamais ouvertes.

L. Karabatic: "Même pas le temps de savourer"

En effet, la défaite de la Croatie, un peu plus tôt face au Brésil, fait grandement les affaires de l’équipe de France. "C’est une grande satisfaction, déjà on s’assure un TQO, se satisfait Dinart sur beIN SPORTS. On va essayer d’aller chercher un peu plus." Melvyn Richardson, encore meilleur buteur (cinq réalisations) malgré un temps de jeu limité, assène l’évidence: "Si on gagne mercredi, au moins il n’y aura pas de mathématiques et on sera sûrs d’être premiers." Ce serait une preuve supplémentaire de maturité pour cette jeune équipe. "A chaque fois c’est une petite finale, comme samedi contre l’Espagne où on jouait déjà notre qualification, rappelle ainsi Luka Karabatic. Ça use beaucoup mentalement, on n’a même pas eu le temps de savourer."

Garder la tête dans le guidon, après tout, c’est peut-être ce qu’il faut à ces Bleus… Mais ils vont tout de même profiter bien comme il faut de leurs deux jours de repos à venir, avant le dernier match du tour principal mercredi face à la Croatie. Et regarder le choc entre l’Allemagne et ces mêmes Croates, lundi, avec une sérénité bien méritée. Si le pays hôte s’impose, Nikola Karabatic, Luc Abalo et leurs copains seront d’ores et déjà qualifiés pour les demi-finales. Et dans le cas contraire, les Allemands perdront également des points… On ne va pas mettre la charrue avant les bœufs, mais ça sent bon.