L'Olympiacos, un club grec à l'accent corse
Pour son huitième de finale de Ligue Europa, l'Olympiacos va pouvoir compter sur plusieurs joueurs recrutés en France et notamment en Corse. Une filière étonnante mais efficace pour le tout frais
Le chemin le plus court entre la Corse et les coupes d'Europe passe peut-être par la Grèce. Pour le huitième de finale de Ligue Europa contre Wolverhampton, l'Olympiacos va compter sur plusieurs joueurs qui ont évolué en Ligue 1. Trois d'entre eux ont même été directement recrutés sur l'île de Beauté.
Le champion de Grèce est allé à Ajaccio pour chercher Pape Abou Cissé en 2017, Mady Camara l'été suivant et Ousseynou Ba il y a un an. Ce dernier jouait au Gazelec, les deux autres à l'AC Ajaccio. Aujourd'hui, ces trois joueurs sont régulièrement titularisés par Pedro Martins. Ils l'étaient, la semaine dernière pour la dernière journée de Super League, et devraient encore l'être ce jeudi soir sur la scène continentale. Un statut qu'ils ont su gagner au fil de la saison. Aujourd'hui, la charnière du club du Pirée est composée à 100% de joueurs recrutés en Corse. Ba et Abou Cissé se sont imposés au cœur de la défense. Complémentaires, ils ne laissent presque rien passer. En neuf associations, ils n'ont encaissé que quatre buts. Une solidité qui pourrait compter contre les Wolves ce jeudi. Au milieu de terrain, Mady Camara s'est aussi révélé ces derniers mois. A 23 ans, le milieu sénégalais a marqué quatre buts en neufs matchs de play-offs. Une forme qui lui a permis de passer du statut de joker en Ligue des Champions à celui de titulaire en Ligue Europa.
Pape Abou Cissé, héros de la nuit londonienne
C'est peut-être réducteur mais c'est vrai, sans ses joueurs achetés en Corse, l'Olympiacos ne serait peut-être plus en course en C3. Après la défaite à domicile lors du seizième de finale aller contre Arsenal (0-1), c'est Pape Abou Cissé qui est allé ouvrir le score sur la pelouse de l'Emirates Stadium. En tenant ce score jusqu'à la fin du temps réglementaire, les Grecs se sont ouverts la voie vers une qualification obtenue en prolongation. De quoi assurer un avenir radieux aux anciens ajacciens évoluant chez les Erythrólefkoi. Ce futur est déjà assuré par l'arrivée de deux autres joueurs recrutés en Corse et qui y ont été prêtés. Fodé Camara, un latéral gauche était au GFC Ajaccio et le milieu Abdoulaye Keita qui a joué chez le voisin de l'ACA.
C'est l'Olympiacorse
Cette filière atypique s'explique par le passage de François Modesto à la cellule de recrutement du club présidé par Evángelos Marinákis. L'ancien joueur de Monaco et de Bastia avait joué à l'Olympiacos entre 2010 et 2013 remportant notamment le championnat à trois reprises. Il était alors le symbole d'un axe Ligue 1 – Pirée très actif. Sur la dernière décennie, il n'y a qu'en 2015-2016 que le club 45 fois champion de Grèce n'a pas recruté en France. A la fin de cette saison, le natif de Bastia, tout juste retraité, a intégré le staff du club. Et il y a laissé une trace. Malgré son départ pour un poste de directeur sportif à Notthingham Forest depuis, l'Olympiacos traite toujours autant avec les clubs ajacciens. Sur le marché des transferts, les interlocuteurs corses sont presque aussi importants que ceux de l'institution anglaise qui appartient pourtant au même homme. Cette saison, l'AC Ajaccio a pu compter sur deux joueurs recrutés en Grèce : Hugo Cuypers en prêt et Qazim Laci acheté en 2018. La preuve que le chemin le plus court entre Le Pirée et la Ligue 2 passe aussi par la Corse.