Le Burundi, le pays où le ballon roule toujours malgré le coronavirus
Le Burundi est l'un des rarissimes pays du monde à continuer à jouer au football malgré le coronavirus. Décryptage.
L'Europe a la Biélorussie, l'Asie a le Tadjikistan et l'Afrique à le Burundi. Cette petite nation d'Afrique orientale fait partie des rares pays du monde à voir leurs compétitions de football se poursuivre malgré la pandémie de coronavirus qui sévit sur la planète et les premiers cas détectés à l'intérieur de ses frontières. Ainsi en ont décidé les autorités sanitaires après une réunion des présidents de clubs de première et deuxième divisions à la Fédération burundaise de football (FFB), ce dimanche. « Après concertation et éclaircissements sanitaires et techniques du ministre de la Santé (...), l'Assemblée Générale [de la FFB] décide que les championnats de première et deuxième divisions continuent à être joués tout en observant les mesures d'hygiène sur les stades et la distanciation », a communiqué l'instance, présidée par Révérien Ndikuriyo (photo). « Il n’appartient pas à la CAF de commenter les décisions qui relèvent des Etats, ou des Fédérations nationales », a réagi le président de la CAF, Ahmad, sur rfi.fr. Ensemble avec les présidents des clubs et le ministre de la Santé Publique et Lutte Contre le Sida, le Comité Exécutif de la #FFB se réuni en assemblée générale au Nonara Hotel pour statuer sur la situation sanitaire qui prévaut après déclaration des cas de #COVID_19 au #Burundi pic.twitter.com/xyZGpUxGcG — F.F.B (@BurundiFF) April 5, 2020 La décision de poursuivre les championnats n'en fait pas moins grincer quelques dents au Burundi. « Quelques voix très minoritaires ont tenté d’expliquer le bien-fondé de suspendre le championnat comme presque tous les Etats du monde l’ont fait, certains ont soutenu la décision venue d’en haut alors que d’autres ont eu peur d'exprimer ce qu’ils pensent, a expliqué à l'AFP un président de club, sous couvert d'anonymat. Le président de la FFB a dit que tout club qui ne va pas jouer aura un forfait et subira d’autres sanctions. » Une intransigeance à replacer dans un contexte pré-électoral, le Burundi organisant des élections générales au mois de mai. Face à cette échéance imminente, des mesures de restrictions ont été prises, comme la suspension des vols internationaux, mais la campagne électorale et la vie suivent leur cours, en un contraste net avec le confinement observé par les voisins de l'Ouganda ou du Rwanda.