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Equipe de France / Robert Pires : "En 2002, on avait aussi la meilleure attaque…"
Robert Pires fait le point pour beIN SPORTS sur les chantiers à mener pour les Bleus. L’ancien international aux 79 sélections n’a pas oublié ce qu’il s’est passé en 2002…
Robert Pires, les Bleus ont-ils les qualités pour aller au bout lors de cette Coupe du Monde ?
Oui, il faut que ça soit l’objectif de Didier (Deschamps) et des joueurs. Sinon, ça n’est pas la peine d’y aller. Quand on est compétiteurs et qu’on dispute la Coupe du Monde, il faut avoir cet objectif, même s’il sera compliqué à atteindre. L’idée dans la tête de « Dédé », ça je ne me fais aucun souci, je sais qu’elle y est depuis qu’il est né. Cela reste un grand compétiteur et il veut tout gagner. Maintenant, c’est aux joueurs de se dire que l’objectif est de gagner la Coupe du Monde, sans pour autant se mettre énormément de pression, même si elle sera là.
Qu’avez-vous pensé de la phase de qualifications des Bleus ?
Ça n’est jamais évident car tu es la France et que plein d’équipes veulent te mettre des bâtons dans les roues. Il y a toujours des choses à régler. Le chantier, Didier l’a dit la dernière fois, c’est sur le plan défensif. Mais il ne faut pas accabler uniquement les défenseurs. Il faut être clair là-dessus : une équipe attaque ensemble mais défend aussi ensemble. Il y a des choses à rectifier et « Dédé » en est conscient. C’est à eux de bien travailler ce domaine-là.
La plus grande faiblesse des Bleus se situe donc au niveau de son arrière-garde selon vous ?
Toutes les équipes ont des forces et des faiblesses. Maintenant, la faiblesse est sur le plan défensif. Encore une fois, ce n’est pas que les défenseurs. C’est vraiment un travail d’équipe. Nous, à l’époque, Aimé Jacquet nous disait : « Le premier défenseur, c’est l’attaquant ». Maintenant, chacun a une mission sur le terrain. Si les joueurs les remplissent bien, je ne vois pas le souci ! Le chantier, c’est le repli défensif.
La France a-t-elle la meilleure attaque au monde tout simplement ?
Je ne vais pas être prétentieux mais c’est vrai qu’on a une très belle attaque. Mais attention en 2002 aussi, on avait les meilleurs attaquants du monde et on s’était un peu enflammé… Et quand on voit le résultat (une élimination dès le 1er tour), ça nous a fait mal. Je préfère avoir cette petite prudence : c’est vrai qu’on a des grands attaquants et cette jeunesse qui est en train d’exploser, mais attention à ce qu’il s’est passé en 2002. Il faut que ça soit un « exemple » pour eux et je pense que « Dédé » leur dira.
Quelle attitude pour s’intégrer chez les Bleus quand on est un jeune ?
Pourquoi, je ne sais pas, mais, moi, ça s’était très bien passé. J’ai tout de suite été très bien accueilli. Après, il faut demander aux anciens pourquoi j’ai été pris entre de bonnes mains. Que cela soit Deschamps, Laurent Blanc, Youri Djorkaeff ou « Manu » Petit, ils m’ont tous souhaité la bienvenue. Surtout « Dédé » m’a dit : « Je ne souhaite d’y rester le plus longtemps possible ». Après, tu fais profil bas car tu as 22 ans, tu sors des Espoirs et tu es un petit peu attendu car tu es un jeune. Après, tu t’entraînes, tu joues 5 minutes, 10 minutes, un quart d’heure ou tu ne joues pas.
Disons que ce qu’il faut se mettre dans la tête, c’est que tu es là pour servir ton pays. Si tu ne joues pas, ça n’est pas grave. Mais si on fait appel à toi, il faut répondre présent. Si j’ai un message à faire passer, c’est surtout pour les remplaçants. Car on veut tous jouer, on veut tous être sur le terrain, c’est une évidence. Mais, pour moi, les remplaçants auront un rôle très important et c’est eux qui pourront aussi faire gagner l’équipe de France.
Quels conseils donneriez-vous pour gérer une première Coupe du Monde ?
Il faut vraiment profiter du moment car c’est une compétition unique. C’est la Coupe du Monde, tu joues pour ton pays. C’est une certaine fierté. Il faut tout mettre en œuvre pour être sur la plus haute marche. Surtout se faire plaisir quand on est sur le terrain et ne jamais avoir de regrets.
Selon vous, Didier Deschamps a-t-il déjà des choix bien actés au niveau de sa liste finale ?
Ça c’est sûr ! « Dédé » ne changera pas ! Il a déjà sa liste en tête mais il ne la dira pas. C’est important pour lui de ne rien révéler parce qu’on ne sait pas ce qu’il peut se passer d’ici quelques mois. Tu as des joueurs qui peuvent se blesser ou être en méforme. Ce sont les aléas d’une sélection et « Dédé » doit en tenir compte.
Avez-vous parfois Didier Deschamps au téléphone ?
Oui, on se parle de temps en temps. Mais je ne me permettrais pas de lui donner des conseils car je ne suis pas entraîneur, je ne suis pas sélectionneur. Je l’écoute et après j’observe. Une fois que ça soit terminé, on pourra parler et dire si c’est bien joué ou pas (sourire).
Robert Pires raconte Emmanuel Petit :