Coupe du Monde 2022 - Eden Hazard, capitaine fragilisé

Reuters

Parmi les 32 prétendants au titre mondial, quelle sélection entame le tournoi qatari avec un chef de file capable de déclarer, sourire crispé aux lèvres: "Là j'ai envie, tout simplement, de montrer que je sais encore jouer au foot. Je suis pas devenu nul en deux-trois ans" ? L'ailier gauche, élu deuxième meilleur joueur du Mondial-2018 où il avait conduit les Diables rouges à la troisième place, ne plaisantait pourtant pas face à la presse belge lundi, avant de s'envoler pour le Koweït pour un match de préparation vendredi (à 18h00 locales) contre l'Égypte. "Ce sera ma troisième Coupe du monde. J'ai envie de démontrer au peuple belge que je suis encore là, qu'ils peuvent compter sur leur capitaine. C'est peut-être notre dernière chance, avec cette belle génération, de pouvoir gagner quelque chose. Donc voilà, on va essayer de tout donner", a soufflé Hazard, ému.

Saisons blanches

Mais l'heure n'était pas à fêter ses 14 ans et 122 capes en équipe nationale (pour 33 buts), ni les faits d'armes de ses deux premiers Mondiaux, de la défaite de 2014 en quarts de finale face à l'Argentine à l'élimination du Brésil (2-1) quatre ans plus tard au même stade de la compétition - qui demeure son chef d'oeuvre en sélection. Intenable en un contre un quand il faisait les beaux jours de Lille (2007-2012) puis de Chelsea (2012-2019), l'ailier sort de trois saisons quasiment blanches au Real Madrid, où il avait pourtant débarqué pour 115 millions d'euros, le recrutement le plus cher de l'histoire des Merengue.

"Je mentirais si je disais que je le vis bien. Je ne joue pas (...) Je tente de garder le sourire. Parfois, il y a des matins où c'est plus dur, quand je pense jouer et que ce n'est pas le cas. À moi de m'adapter", a concédé le joueur. Au moins Hazard assure-t-il se sentir "mentalement et physiquement très bien", débarrassé des blessures qui lui ont empoisonné la vie ces dernières années, surtout depuis qu'il a retrouvé "la mobilité de (sa) cheville" après une opération en mars pour retirer une plaque de son péroné droit.

"De bons restes"

Mais si sa vitesse "n'a pas changé", "c'est la question du rythme qui est maintenant la plus importante", exposait-il lundi, surtout dans un tournoi placé en pleine saison européenne et privé de son habituelle période de préparation foncière. Et pendant qu'Hazard s'efforce de retrouver les jambes qui lui permettront de tenir "tout un match" - voire d'en enchaîner sept si la Belgique atteint le dernier carré -, la concurrence pousse avec Leandro Trossard, 27 ans, étincelant cette saison avec Brighton où il a notamment inscrit un triplé face à Liverpool en championnat. "Quelqu'un prendra ma place, ça fait partie du jeu (...). Si vous voulez parler de Leandro, il mérite plus que moi de jouer en ce moment, mais je ne vais pas lâcher. S'il joue, je serai le premier à le féliciter", a répondu l'ailier, n'esquivant comme à son habitude aucune question.

Hazard reconnaît même que "sur ce qu'(il) a fait les deux dernières années", il ne se placerait pas dans le onze de départ, mais rêve de prouver qu'il "a encore de bons restes". "Des fois on met un capitaine sur le banc, mais peut-être pas tout le temps", a-t-il répété, envoyant un message public à son sélectionneur, Roberto Martinez.


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