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Bleus - Domenech : « Knysna ? Je suis responsable mais pas coupable »
Revenu vendredi sur le plateau de L'Equipe du Soir sur l'épisode de la grève des Bleus à Knysna pendant la Coupe du Monde 2010, dix ans après les faits, Raymond Domenech s'est estimé « responsab
« Responsable mais pas coupable ». La formule est empruntée à l'ancienne ministre des Affaires Sociales et de la Solidarité nationale Georgina Dufoix, mais elle plaît bien à Raymond Domenech. Dix ans après le fiasco de Knysna marquée par cette grève incroyable de ces joueurs le 20 juin 2010, Patrice Evra et ses coéquipiers refusant de sortir du bus tandis que leur entraîneur se voyait charger de lire la lettre qu'ils avaient pris le soin d'écrire - une scène là aussi improbable - l'ancien sélectionneur des Bleus assume pleinement le fait qu'il ait joué un rôle dans ce fâcheux épisode resté légendaire, mais il réfute toute culpabilité. Un sentiment qu'il a maintenu vendredi soir sur le plateau de L'Equipe du Soir au moment de revenir une fois de plus sur les faits, presque dix ans jour pour jour après. « Suis-je coupable ? Coupable, non. Responsable mais pas coupable, comme dit la formule célèbre », a répondu, amusé, Domenech. Une réponse en écho aux récentes déclarations dans le journal L'Equipe cette fois, de celui qui savait son sort réglé (Laurent Blanc avait été nommé pour le remplacer après cette Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud) avant même que ne débute le tournoi. « Ce jour-là, je sentais qu'il se préparait quelque chose. Au déjeuner, j'ai dit en rigolant : "J'espère qu'ils ne vont pas faire la grève de l'entraînement." Mon staff a éclaté de rire, c'était tellement improbable. » Improbable mais vrai. Au fil des minutes, l'ancien sélectionneur a d'ailleurs senti qu'il se tramait quelque chose. Hugo Lloris l'a il faut le dire bien aidé à y voir plus clair.
Domenech : « Pat s'est retrouvé coincé »
« J'ai essayé de pêcher les infos, j'ai parlé avec Hugo, qui m'a dit avant de partir à l'entraînement : "On va faire une connerie." (...) Dans le bus, avant l'entraînement, j'ai dit aux joueurs : "Je ne sais pas ce que vous allez faire mais il y a des caméras. Tout va être disséqué, soyez vigilants. J'espère que vous n'avez pas oublié qu'on est là pour jouer une Coupe du monde." » La suite est connue de tous : Patrice Evra, capitaine à l'époque, demande à son coach de lire une lettre, ce dernier tente de faire retrouver raison à ses joueurs, au même titre que le latéral avait essayé ses coéquipiers de ne pas aller plus loin (« On a beaucoup tapé sur Pat mais, en tant que capitaine, il s'est retrouvé coincé. C'est une sorte de loi de la meute », estime Domenech avec du recul), puis il finit par lire cette lettre devant les journalistes. Un acte que l'intéressé regrette encore aujourd'hui. « prendre la décision de lire la lettre, c'est une erreur totale. Ce n'était pas à moi d'assumer leurs responsabilités. J'ai manqué de lucidité. En fait, je me suis posé, comme je le fais souvent, c'est ma nature, en responsable de tout. » Mais pas unique responsable pour autant. « Les responsables, ce sont ces indécis qui s'en foutaient (...) ceux qui n'avaient pas de conviction réelle, ceux qui suivaient le mouvement et ont manqué de courage. » Ils ne sont pas seuls. « Ce jour-là, des personnes savaient et je regrette que certains agents qui m'appelaient tous les jours avant la liste pour me parler de leurs joueurs n'aient pas eu le courage de me prévenir. » Dix ans plus tard, Knysna fait toujours parler.