Renault : Sans montrer sa monoplace, l'écurie a confirmé ses ambitions
Alors que l'écurie Renault n'a pas dévoilé pleinement sa nouvelle monoplace, ses dirigeants et pilotes ont fait preuve d'ambition et visent la quatrième place au classement constructeurs.
Alors que Mercedes a dévoilé ses couleurs et que Ferrari a lancé sa SF1000 avec faste, Renault a décidé de prendre le contre-pied. Ce mercredi, dans le cadre de son « Atelier » présent sur les Champs-Elysées, l’écurie française a fait un lancement discret de sa saison 2020, qui voit Esteban Ocon arriver aux côtés de Daniel Ricciardo, dont ça sera la dernière année de contrat. Mais, face à la presse, l’écurie dirigée par Cyril Abiteboul et Alain Prost avait une surprise de taille : la R.S.20 n’était pas au rendez-vous ! « Je peux comprendre une part de déception. Mais si on met la voiture ici, on perd deux ou trois jours de travail, a déclaré le directeur non-exécutif du Renault F1 Team qui assure que ses équipes ne sont pas en retard sur leurs plans. Ce n'est pas qu'on était tendu, c'est que l'on fait tout pour optimiser au maximum en prévision de certaines choses. L'année dernière c'était tendu, ça l'est toujours pour tout le monde. Cette année il y a juste la marge nécessaire. » Au lieu de cela, l’écurie tricolore s’est contentée de quelques visuels peu évocateurs si ce n’est une livrée majoritairement noire qui sera utilisée lors des six jours d’essais de Barcelone avant que les couleurs définitives ne soient présentées à Melbourne.
La fiabilité, un talon d’Achille à corriger
Pour cette saison 2020, qui précède la révolution prévue en 2021 et sur laquelle Renault mise beaucoup pour redevenir une force qui compte en F1, l’écurie de la marque au losange compte d’abord remonter dans la hiérarchie. Devancée par McLaren, qui sera son client pour la dernière fois cette saison, pour la quatrième place, l’écurie Renault compte bien reprendre son bien. Mais, pour cela, la R.S.20 devra se montrer infiniment plus fiable que sa devancière. « L’objectif, c’est cette position de quatrième au championnat constructeurs, assure Cyril Abiteboul, directeur général de Renault Sport. Un objectif qui est réaliste et possible si l’on tient nos objectifs de fiabilité en début de saison, ce qui nous a manqué l’année dernière, de développement agressif dans le courant de la saison, et d’exécution et de réalisme en piste. Rien n’est irréaliste dans tout cela mais pour y arriver, il faut être capable aussi de se projeter dans le moyen et le long terme. » Mais, en plus de ce développement agressif de la R.S.20, Renault va devoir faire face au défi de développer en parallèle une monoplace 2021 fondamentalement différente, d’où des « objectifs modestes, modérés, mais qui doivent être atteints et réalistes », selon Cyril Abiteboul. Etre « le meilleur des autres » derrière Mercedes, Ferrari et Red Bull Racing, c’est exactement ce que va viser Renault avant d’espérer mieux à l’avenir.
Ocon, un apport déjà visible
Cette R.S.20, que Renault présente comme une évolution de la R.S.19, elle bénéficie déjà des retours d’Esteban Ocon qui, après un an comme troisième pilote chez Mercedes, retrouve des galons de titulaire. « Esteban Ocon nous donne pas mal d’infos, des petites choses qui font que l’on avance, a assuré Alain Prost. Aujourd’hui tout est dans le souci du détail, c’est très important. Il en donnera encore plus quand il mettra les fesses dans la voiture. » Le pilote tricolore l’assure, Renault a revu sa copie de fond en comble malgré tout. « Ça fait peut-être quatre ans qu'il n'y a pas eu un changement aussi radical de philosophie de voiture chez Renault, assure l’ancien pilote Racing Point. Ils sont assez excités de voir ce que ça va donner, peut-être que ça ne marchera pas, peut-être que ça marchera très bien. Mais c'est sûr qu'elle est bien différente. Dire que l'on part de la même base, oui, mais pas vraiment... » Cette arrivée de celui qui a eu une influence importante sur les performances de Mercedes via son travail au simulateur a résumé son apport par un retour technique. « Moi je suis arrivé et j'ai confirmé beaucoup de choses qui n'allaient pas, et il y a d'autres choses que j'ai rajoutées, confirme le natif d’Evreux. L'équipe était sûre que c'était à ces endroits là qu'il fallait progresser. J'ai ramené encore d'autres choses à l'équipe pendant l'hiver et, du coup, j'étais vraiment impliqué dans le développement de cette voiture. » Si les essais de Barcelone donneront une première idée du potentiel de Renault en 2020, seul le Grand Prix d’Australie donnera une première vérité.