Mbappé: "Je suis caché derrière le collectif"
Après la qualification des Bleus en demi-finales de la Coupe du monde, aux dépens de l'Uruguay (2-0), Kylian Mbappé a évoqué son cas personnel.
Kylian, que ressentez-vous après cette qualification ?
On est content, on voulait arriver dans cette sphère, on y est maintenant. Il faut savourer ce soir, regarder le match (Belgique-Brésil) attentivement et espérer des prolongations. On sera alors fixé et on se remettra au travail.
A titre personnel, était-ce un match frustrant ?
Non, pas frustrant. Cette équipe avait un plan bien précis de ce qu’elle savait faire. J’ai essayé d’apporter ce que je sais faire. Je pense que ça a plutôt bien marché. J’ai libéré aussi des espaces car je pense qu’ils étaient attirés de mon côté. J’ai libéré des espaces pour mes coéquipiers qui ont pu briller. Le plus important, c’est que l’on gagne.
Sentez-vous qu’une sérénité se dégage de cette équipe ?
Je ne sais pas, je n’ai pas l’expérience pour vous le dire, mais on est un groupe très uni. On est sûr de ce que l’on sait faire, mais on sait ce qu’il nous reste à faire. On est conscient que la marche est encore très longue.
Le coach s’est-il déjà projeté sur la demi-finale ?
C’est le but d’une telle compétition. On n’a pas trop le temps de s’attarder sur ce qu’il vient de se passer, il faut se concentrer sur ce qui arrive, en l’occurrence une demi-finale. C’est facile de se motiver.
Que vous a-t-il dit en fin de match ?
Il me parlait de l’action (qui a provoqué une longue altercation en milieu de seconde période, NDLR). Il m’a dit de rester calme mais j’étais déjà calme. C’est juste qu’ils se sont énervés et je n’ai pas compris pourquoi.
En France, on aime bien être plus soft
Comment vivez-vous cette Coupe du monde ?
Normalement, normalement. Je suis caché derrière le collectif. Le plus important, c’est le collectif. Le perso, c’est pour après. Il reste deux matches, il faut se concentrer après. Kylian, il passera après. Je n’ai jamais eu cette pression, je ne l’ai jamais sentie. Du moins, je la sens bien, plutôt. C’est mon quotidien, j’ai toujours eu cette pression autour de moi et j’essaie de bien la prendre pour bonifier mes partenaires et aider le collectif.
On a pu vous reprocher cette ambition…
Je comprends, ce n’est pas dans la nature des gens d’afficher leurs ambitions. En France, on aime bien être plus soft. C’est une manière différente de voir les choses. Je comprends tout à fait. J’ai des ambitions très élevées et cela ne me gêne pas de les afficher.
Qu’avez-vous pensé de l’arrêt d’Hugo Lloris (44e) ?
J’ai vu la balle au fond. J’étais limite en train d’aller chercher le ballon. C’était un arrêt impressionnant. Ce n’est pas le capitaine qui va aboyer sur tous les toits. Il a des paroles rares. Quand une telle personne vous parle, vous écoutez attentivement. Il a sa place à part entière dans le groupe. Sur le terrain, il a montré qu’il est un gardien qui restera dans l’histoire de l’équipe de France.
Se dit-on que l’on est prêt pour quelque chose de très grand ?
On se dit qu’on est complet pour attaquer cette demi-finale. Ce qui a fait notre force, c’est d’avoir pris les matches les uns après les autres. On prendra la demi-finale du bon pied pour pouvoir être opérationnel et aller en finale.