Il ne lui a fallu que neuf minutes. Mercredi soir face à l’Ukraine, pour sa première titularisation avec les Bleus, Eduardo Camavinga a ouvert son compteur en équipe de France après seulement neuf minutes de jeu, d’un inspiré retourné. Et alors qu’Olivier Giroud, qui fêtait sa 100^e sélection à Saint-Denis, a dépassé Michel Platini pour devenir le deuxième meilleur buteur de l’histoire des Bleus (42 buts), le milieu de terrain rennais s’est lui offert un nouveau record de précocité au Stade de France. Devenu le plus jeune international tricolore depuis 1945 le mois dernier avec son entrée en jeu face à la Croatie, il est, à 17 ans, 10 mois et 27 jours, le plus jeune joueur à marquer en équipe de France depuis Maurice Gastiger (17 ans, 5 mois et 5 jours) en 1914.

Et si l’Ukraine était privée de 14 joueurs (6 blessés + 8 testés positifs au Covid-19 ou cas contacts), les hommes d’Andriy Shevchenko n’ont pas démérité, malgré leur très large défaite (7-1). Au milieu de terrain, Camavinga leur a posé beaucoup de problèmes. Plein de culot, il aurait pu s’offrir un doublé en première période, mais sa reprise de demi-volée n’était pas cadrée (23^e). Et en dépit de quelques pertes de balle coupables et autres temps faibles, avant son remplacement par Paul Pogba à l’heure de jeu, il a prouvé qu’il pouvait postuler à une place dans l’entrejeu tricolore. Même si, comme le reconnaît son sélectionneur, c’est un secteur où "il y a énormément de concurrence. Mais ce n’est pas les autres, et lui. C’est lui, avec les autres. Et j’aurai des choix à faire."

Un Didier Deschamps toujours aussi séduit par le prodige breton. "Je n’ai pas spécialement envie de le sortir du groupe. Après de l’équipe, on verra. Il est jeune, je l’ai géré comme son entraîneur Julien Stéphan le gère, il va enchaîner des matchs tous les trois jours après. Mais bravo à lui, c’est un jeune joueur qui a énormément de qualités, de facilités. Et il a eu l’honneur pour sa première titularisation de marquer ce but-là…", salue «DD». Pour qui le jeune âge de Camavinga n’est pas vraiment un débat. Même "s’il ne faut pas en demander trop non plus. […]  Ce n’est pas parce qu’il n’a pas encore 18 ans que je vais dire : « Non c’est un jeune… » Je l’ai pris le mois dernier et je le reprends aujourd’hui. Et si je le fais jouer, c’est que j’estime qu’il est capable. Après, à lui de démontrer sur le terrain." Ce que l’intéressé fait pour l’instant plutôt bien…