Steve Shamal, portrait d’un espoir du Stade de Reims
A 22 ans, Steve Shamal connait un début de carrière prometteur et atypique. Rencontre avec l’attaquant qui fait actuellement le bonheur de Quevilly Rouen Métropole.
Nombreux sont les jeunes espoirs qui rêvent de percer dans le monde du football. Parmi la pléthore de prétendants, peu accèdent au graal. Steve Shamal aurait pu gonfler les rangs des laissés sur la touche. Entre frustrations et envie de tout arrêter, le jeune espoir du Stade de Reims, actuellement prêté à Quevilly, s’est accroché à son rêve. Avec de la volonté et un travail acharné, l’attaquant a finalement touché au but. Pour beIN SPORTS, Steve Shamal revient sur son parcours.
Entre espoirs et frustrations
Natif d’Ivry-Sur-Seine, en Ile-de-France, Steve Shamal caresse très vite le rêve de devenir footballeur professionnel. A six ans, il s’inscrit à Vitry-sur-Seine, avant de prendre la direction de Bonneuil. A l’aise balle au pied et techniquement au-dessus de la moyenne, il prend la direction des Girondins de Bordeaux à 13 ans. « J’y ai effectué ma pré-formation et ma formation, avant de rejoindre la CFA, explique le jeune espoir. J’y suis resté sept ans. » Buteur à plusieurs reprises avec la CFA des Girondins, Steve prend la direction d’Auxerre. Il y joue également avec l’équipe réserve et décide de changer d’air.
A 20 ans, ce jeune espoir se retrouve momentanément sans club. Steve Shamal effectue alors un essai au FC Metz, mais tout ne se déroule pas comme prévu. Bien au contraire : « Je devais y rester deux semaines, mais je suis finalement parti au bout de trois jours. A ce moment-là, je voulais arrêter le football, j’en avais marre. Je n’arrivais pas à signer mon premier contrat pro, et je me posais plein de questions. » Après avoir caressé son rêve du bout des doigts, l’attaquant songe à jeter l’éponge. Travailleur acharné, il redouble d’efforts pour poursuivre sa carrière. « Pour ma mère et mes tantes, j’ai finalement refusé d’abandonner, nous explique-t-il. J’ai fait un essai d’une semaine à Reims, et tout a redémarré. »
Là encore, le chemin est semé d’embûches. Un souci administratif retarde ses débuts avec le Stade de Reims. Steve Shamal s’y engage en amateur en août, mais ne peut commencer à jouer que deux mois plus tard. Performant aux entraînements, l’attaquant est régulièrement convoqué avec le groupe professionnel. David Guion lui fait confiance et décide de l’intégrer au groupe pour la réception du RC Lens. Le 17 mars, il participe à son premier match de Domino’s Ligue 2 à Delaune. Shamal entre en jeu à a 86ème minute. Les Rémois s’imposent finalement 3-1. « C’était un rêve. Tout s’est passé très vite. J’attendais ce moment depuis longtemps, confie Steve. C’était une sorte de consécration pour moi car, quand j’avais 18 ans, j’avais à plusieurs reprises été appelé dans le groupe professionnel avec Bordeaux, notamment contre le PSG, sans avoir ma chance. J’étais proche du but, mais je ne rentrais pas en jeu. » Un mois après, Steve Shamal paraphe son premier contrat professionnel.
Une nouvelle impulsion à Quevilly
Après ses débuts avec le groupe professionnel, Steve Shamal retourne jouer avec la CFA. Impérial, le Stade de Reims remporte le championnat et grimpe en Ligue 1 Conforama. De son côté, le jeune espoir s’engage en prêt avec Quevilly Rouen Métropole, relégué en National. « Partir en prêt était en quelque sorte un choix facile à effectuer. L’année dernière, je n’ai pas vraiment fait une saison en Domino’s Ligue 2, nous ne sommes pas montés ensemble avec les autres joueurs de Reims. Je m’entraînais avec eux, mais je jouais avec la réserve. Il me fallait plus de temps de jeu, pour revenir avec un meilleur statut au club. Je serai ainsi plus crédible pour pouvoir jouer en Ligue 1 Conforama. »
Convaincu par le discours d’Emmanuel Da Costa à Quevilly, Steve Shamal s’y intègre rapidement. Après avoir déjà disputé dix rencontres cette saison, l’attaquant a fait trembler les filets deux fois. Actuellement septième du classement, le club conserve l’espoir de retourner en deuxième division, tout comme notre jeune espoir : « Notre équipe est jeune, avec énormément de nouveaux joueurs. L’effectif a été renouvelé à l’intersaison. La mayonnaise doit encore prendre, il faut trouver les automatismes sur le terrain, mais la montée est envisageable. »
Précieux sur le terrain avec Quevilly, Steve Shamal suit toujours avec attention les joutes du Stade de Reims. « Le club a connu un bon début de saison puis il y a eu un coup de moins bien physiquement, explique le joueur. Mais la 17ème place ne correspond pas au niveau de l’équipe. Avec un tel effectif, le Stade de Reims devrait se maintenir, mais rien n’est facile en Ligue 1 Conforama. »
Steve Shamal, un attaquant polyvalent
Buteur à deux reprises cette saison avec Quevilly, Steve Shamal est un joueur offensif polyvalent. Capable d’évoluer en pointe comme sur un côté, il aime faire parler ses qualités de vitesse, de percussion, et brille en un contre un. « Je m’identifie aux joueurs de côté qui aiment jouer au ballon, pas ceux qui se contentent de courir. Eden Hazard, Marco Reus sont mes sources d’inspiration », explique Steve Shamal.
S’identifier au Belge n’est d’ailleurs pas un choix anodin pour Steve Shamal, qui rêve de Premier League : « Le club qui me faisait rêver quand j’étais petit, c’était l’AC Milan. Mais maintenant, on me répète souvent que j’ai un jeu à l’anglaise. L’Espagne et l’Angleterre m’attirent. Je regarde beaucoup de football et tous les championnats sont intéressants. »
En attendant de pouvoir rejoindre son idole, Steve Shamal poursuit sa formation. Après avoir goûté à l’Equipe de France avec les U16 et les U19, l’espoir espère un jour y remettre les pieds : « C’est toujours un honneur de porter le maillot de l’Equipe de France. On joue pour la nation. » En attendant, il se focalise pleinement sur sa saison avec Quevilly, avec qui il aimerait atteindre la barre des dix buts au terme de l’exercice. Il pourrait alors retourner au Stade de Reims, découvrir la Ligue 1 Conforama, et poursuivre une belle carrière, qui a bien failli ne jamais commencer.