Quel contraste ! C’était il y a six ans et Montpellier, à l’époque insouciant et inspiré par la disparition du regretté Eric Béchu (*), faisait exploser sur sa pelouse de l’ancien Altrad Stadium le futur champion d’Europe toulonnais (23-3) pour décrocher son premier et, à ce jour, toujours seul et unique quart de finale de Coupe d’Europe.

Un enthousiasme et un appétit inexistants dans les rangs des héritiers de ses pionniers de l’Europe, parmi lesquels les Ouedraogo, Paillaugue, Nagusa et autres Galletier ont pourtant survécu à la révolution d’un club, qui se prétend grand d’Europe. Mais ce MHR version Cotter déçoit dans les grandes largeurs dans ce match à la vie à la mort pour la qualification. Dans le jeu - mais ce n’est pas un scoop… - où Edimbourg se permet de prendre en puissance les visiteurs sur leurs bases, dans l’axe et notamment en mêlée. Vexés sans doute, certains leaders montpelliérains se trompent et concèdent, à l’image de Jacques du Plessis, par deux fois coupable, les pénalités qui font le régal du buteur local Jaco van der Walt (13e, 17e, 33e).

Edimbourg le mérite tellement

Même un ballon porté dans les 22 mètres écossais – le spécial des Cistes - est mal négocié, notamment par le capitaine Louis Picamoles, qui manque décidément de discernement dans ce premier acte (25e). Dans un tel contexte, voir Jacques du Plessis aplatir en force le premier essai du match juste avant la pause, suite à une pénalité vite jouée par Ruan Pienaar, apparaît presqu’inespéré pour de si décevants visiteurs (9-7, 40e+1).  

Qualifié, Montpellier le sera l’espace de neuf minutes, le temps pour Pienaar de convertir un coup de pied dès la reprise (9-10, 48e) et pour les Héraultais de retomber aussi sec dans leurs travers. A commencer par cette indiscipline qui vous condamne à coup sûr en Europe et permet à Van der Walt de reprendre le score (12-10, 57e). Et avec la qualification, qui s’échappe plus encore quand Edimbourg vient planter par son ailier Darcy Graham, mais à la mode Cockerill, son coach qui s’y connaît en jeu d’avants, l’essai qui humilie un peu plus le club de Mohed Altrad, piégé sur ses points forts supposés. C’est bien la province écossaise qui, grâce à une neuvième victoire en neuf matches à domicile, retrouve les quarts de finale pour la troisième fois de son histoire (2003-2004, 2011-2012). Montpellier peut gagner à Agen ou Perpignan, mais viser la phase finale de la Coupe d’Europe, c’est une autre histoire…   

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(*) Adjoint de Fabien Galthié lors de la finale du Top 14, perdue en 2011 face à Toulouse, Eric Béchu a succombé à un cancer en 2013.