Fribourg : Petersen a la recette du « Supersub »
Aucun remplaçant n'a marqué plus de buts en Bundesliga que Nils Petersen, l'attaquant de Fribourg qui reçoit Mönchengladbach vendredi (20h30 - beIN SPORTS 2).
Etre « Supersub » n'a jamais été une vocation pour personne, pas même pour Ole Gunnar Solskjaer ou Souleymane Camara. Mais Nils Petersen partage avec ses deux collègues attaquants une certaine éthique, un respect hérité de son éducation en ex-RDA. « Les stats ne mentent pas, j'ai toujours bien réussi en tant que joker, reconnaissait-il en conférence de presse lors de la préparation du Mondial 2018 (pour lequel il n'a finalement pas été retenu), qui lui a permis de fêter deux sélections en équipe nationale à 29 ans. Ma réputation m'a aidé à être sélectionné, je suis toujours prêt à prendre tout ce qui se présente. »
« Il ne met pas les coudes ou de croche-pied pour faire parler de lui, son comportement est toujours exemplaire, précise Patrick Guillou. Ce n'est pas un manque d'ambition, juste du respect. Et à l'instar des gardiens n°2, ce type de joueur est très apprécié dans un vestiaire. Il marque tout le temps mais ne revendique rien, c'est aussi un exemple que le staff peut utiliser afin de désamorcer certaines situations. »
Ce profil rare fait de Nils Petersen le meilleur buteur remplaçant de l'histoire de Bundesliga, 23 buts sur 72 - soit 32% - dont le dernier la semaine passée à Francfort (3-3). En mai 2017, il supplantait Alexander Zickler en inscrivant son 19eme but après être entré en jeu. Si Kevin Gameiro, par exemple, est une référence au 21eme siècle dans ce domaine - plus encore que Souleymane Camara -, il s'est employé sur deux championnats.
Devenu meilleur réalisateur de l'histoire de Fribourg devant un certain Joachim Löw (86 buts contre 83), Nils Petersen est avant tout un footballeur de talent, tournant toujours autour de la dizaine de buts par saison depuis 2012 et son arrivée au Werder, avec une pointe à quinze unités en 2018 à Fribourg, où il a également terminé meilleur buteur de deuxième division en 2016 avec 21 réalisations. « Il est complet, c'est un point de fixation qui bonifie le jeu autour de lui. Redoutable à la finition, il peut aussi fatiguer les défenses et le travail de sape profite ensuite. »
C'est aussi une certaine idée de la vie qui lui a permis de construire son personnage, pas seulement sportif : « Il dit clairement qu'il mérite sa carrière, poursuit notre consultant. Il a déjà joué au Bayern et surtout au Werder, mais il est plus épanoui, équilibré et tranquille à Fribourg, où il fait vraiment bon vivre, où il peut aller à l'entraînement en vélo... Il connaît le rôle du football dans la société, mais tout ne tourne pas autour de ça. » Une curiosité générale qui l'a sacré meilleur buteur des Jeux Olympiques en 2016. Manquant son tir au but en finale contre le Brésil, il avait permis à Neymar de porter le coup de grâce.