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Bundesliga - Mayence / Moussa Niakhaté : « Il fallait partir pour progresser »
Titulaire en défense avec les Espoirs français et avec Mayence, son nouveau club, Moussa Niakhaté revient pour beIN SPORTS sur son adaptation en Allemagne et ses objectifs, qu’il veut garder secret.
Moussa, comment jugez-vous votre début de saison avec un statut de titulaire au sein de la défense de Mayence ?
Collectivement, on n’est pas si mal, on est au milieu de tableau (ndlr : Mayence est 10ème). On fait notre saison. Personnellement, je me suis assez vite adapté. Je me sens bien dans ce club. On est assez costauds défensivement, on répond présent dans les duels et on ne prend pas trop de buts donc c’est assez satisfaisant pour le moment.
Le changement d’environnement cet été n’a pas été trop dur à gérer ?
Non, même si c’est ma première expérience à l’étranger et qu’au niveau de la langue, ça n’est pas évident. Après, je pense que le terrain, c’est le terrain. Même si on parle une langue différente, on s’est compris assez vite. Ce qu’on m’a demandé ici est très différent de ce que j’ai connu avant donc j’ai dû être rapidement à l’écoute pour apprendre le plus vite afin d’être un plus pour l’équipe et non un poids. L’adaptation a été facilitée par la présence de plusieurs Français (Gaëtan Bussmann, Jean-Philippe Mateta ou encore Jean-Philippe Gbamin, même s’il est international ivoirien) donc c’était plus simple pour me faire comprendre auprès de mes partenaires. Cela se ressent sur le terrain donc c’est top.
Vous évoquez la vie à Mayence. Est-ce une ville à l’échelle de Metz par exemple ?
C’est exactement ça. C’est une petite ville mais une belle ville. Ça n’est pas très grand mais le peu qu’il y a, c’est beau, c’est suffisant. Il y a tout ce qu’il faut. Je n’habite pas loin de la cathédrale et, avec le Rhin à côté, c’est très beau. Cette ville respire le foot.
Gaëtan Bussmann est un ancien du FC Metz comme vous. Suivez-vous encore les résultats de votre ancien club ?
Oui, bien sûr. Chaque fois que Metz joue, on en parle. « T’as regardé le match hier ? », « Ouais », et on débriefe. Dès qu’ils ne jouent pas en même temps que nous, on regarde leurs matchs. C’est pareil pour Valenciennes avec qui j’ai commencé en pro. Je les regarde quand je peux. J’ai beaucoup d’amis dans ces deux clubs encore.
Seriez-vous d’ailleurs encore à Metz si le club n’était pas descendu en Ligue 2 ?
Ce qui est sûr, c’est que je n’avais pas signé à Metz pour y rester seulement un an. J’avais signé pour une longue durée. Après, mon objectif était vraiment de continuer à progresser après une assez bonne saison en Ligue 1. Et, pour progresser, il fallait partir afin de jouer dans une première division, que cela soit en France ou ailleurs. Metz l’a très bien compris et je n’ai eu aucun problème avec le club. Tout s’est fait vite et très bien. Je remercie encore Metz car on sait comment ça se passe parfois avec certains clubs…
La Bundesliga semble être un bon championnat pour progresser en tant que défenseur car le jeu est très ouvert et il y a souvent des situations d’infériorité numérique pour les défenseurs…
Exactement. On apprend des choses différentes dans chaque championnat mais c’est vrai qu’en Allemagne, il y a énormément d’espaces. Il faut savoir anticiper le jeu pour ne pas être en difficulté, être costaud tout simplement et avoir la caisse pour subir des occasions, même en fin de match. Franchement, c’est un très bon championnat et je sens que je progresser de semaine en semaine, que cela soit pendant les matchs ou les entraînements.
Niakhaté : "Mes objectifs personnels, il n’y a que moi qui suis au courant"
Vous voyez-vous rester un peu à Mayence ?
Quand j’arrive dans un club, ça n’est pas pour le quitter directement. Comme avec Metz. Après, c’est le foot qui dicte les choses, je l’ai assez vite compris. Je ne me prends pas la tête et mon seul objectif, c’est penser à l’instant présent, toujours essayer de progresser et prendre ce qu’il y a à prendre. J’essaie de monter le plus haut possible.
Dans une vidéo avec les Espoirs, on vous entend beaucoup parler de notion de « travail »…
Il n’y a vraiment pas de secret pour moi : on peut tout dire, on peut avoir tout le talent qu’on veut, si on n’y met pas du nôtre, ça va être compliqué. C’est en comprenant ça que j’ai réussi dans le football. En tout cas réussi à devenir professionnel. Mais je ne compte pas m’arrêter là. Mes parents m’ont inculqué ces valeurs très vite. Ils sont Sénégalais, ils sont nés là-bas et sont venus en France. Ils ont dû bosser assez dur pour pouvoir se débrouiller donc je l’ai très vite compris.
Pouvez-vous nous parler de vos ambitions justement d’ici la fin de votre carrière ?
Mes objectifs personnels, il n’y a que moi qui suis au courant. Même mes proches, mes parents, ne sont pas au courant de ce que je veux faire. Je connais mes limites. Je sais où je peux aller. Quand j’étais jeune, les gens savaient que je voulais être pro, ça c’est sûr mais je ne leur ai jamais dit quand j’espérais évoluer au niveau Ligue 1. Je voulais atteindre la L1 avant mes 23 ans (il les fêtera en mars prochain). Là, je peux vous le dire car je l’ai réussi (sourire).
Parlons des Espoirs français dont vous faites partie depuis environ un an…
Je suis vraiment content d’être dans cette équipe. On est qualifié pour l’Euro et on a des objectifs clairs : on ne va pas partir à l’Euro pour ne rien faire. De toute façon, on ne pourra pas se cacher car on est l’équipe de France. Même si ça n’est pas nous qui avons gagné la Coupe du Monde, les autres écuries vont le voir comme ça… L’objectif sera déjà d’aller en demi-finales et, après, on ne pourra pas se dire « c’est fini ». Je ne veux pas parler de sacre car c’est encore loin et il y a beaucoup de choses à faire.
La victoire des Bleus vous met-elle une petite pression ou cela va vous galvaniser ?
Cela nous galvanise car on saura qu’un an plus tôt, ils ont été champions. Cela sera à nous de faire le maximum. Il ne faut pas qu’on ait une pression par rapport à ça. C’est leur parcours. Le nôtre est très différent. Maintenant, notre sélectionneur, le coach Ripoll, accorde beaucoup d’importance à la notion de groupe. On a le même âge, on se rencontre souvent les week-ends et il y a déjà des amis qui ont beaucoup de sélections ensemble donc, même si le groupe peut changer à chaque rassemblement, il y a une très bonne ambiance et on passe des bons moments en sélection. Je pense que ça s’est vu sur le terrain et cela va peser dans la balance.
Dernière question : vous avez vécu l’hiver à Lille, Valenciennes et Metz. Comment se présente celui de Mayence ?
On n’y est pas encore mais, de ce que j’ai entendu, il est terrible ici ! Je ne vais pas vous mentir : je n’ai pas hâte. Je suis un Nordiste donc je ne serai pas forcément dépaysé. Je ne suis pas le plus à plaindre (sourire).