Yoka bientôt contraint à l'exil ?
Vainqueur de ses onze premiers combat professionnels, le dernier en septembre à Roland-Garros contre le Croate Peter Milas, Tony Yoka (29 ans) espère qu'un succès sur Carlos Takam lui permettra de viser une adversaire de plus haut calibre ensuite (Yoka est classé 20eme mondial, Takam 23eme), quitte à devoir boxer à l'étranger.
"Maintenant, je pense que je suis arrivé à un moment où, à 29 ans, dans ma tête, je suis prêt à boxer n'importe qui, déclare le champion olympique de Rio. Après, dans les faits, c'est très compliqué. On a approché un tas de mecs pour les affronter. On a essuyé un tas de refus, à leurs yeux, on n'est pas encore assez haut dans le classement. Peut-être parce que je n'ai pas encore boxé d'adversaires de renom. Le travail de marketing, il se fait quand tu rencontres des noms. Faut qu'on entende parler de toi. Si, là, je bats Carlos Takam, ça aura de l'impact au niveau international. Admettons que j'arrive à avoir une chance avec Joe Joyce ou Joseph Parker, et que je les mette K.-O., mon statut changera immédiatement. Si Carlos Takam a eu une chance face à Anthony Joshua, si Johann Duhaupas a eu une chance face à Deontay Wilder (en septembre 2015), pourquoi je n'aurais pas la mienne ? C'est certain qu'avoir une grosse puissance financière, ça aide à attirer les boxeurs, mais si je continue de gagner des combats et de monter dans le classement, à un moment donné, forcément, on ne va plus me dire non. Tant pis s'il faut boxer à l'étranger. Depuis mon début de carrière j'ai eu la chance de combattre en France mais je sais qu'un jour ce ne sera plus possible. Je sais bien qu'on n'aura jamais les moyens financiers de faire venir, un Fury ou un Wilder en France. Ces mecs empochent des bourses de 40 voire 50 millions de dollars. Peut-être qu'ensuite, il sera temps de m'exporter, de faire ma première aux États-Unis. D'aller boxer en Angleterre, au Proche-Orient ou en Afrique, un marché émergent. Les mecs mieux classés que moi sont aussi plus solides financièrement. En tout cas, je n'avais jamais fait Bercy, et c'est un sacré grand pas de franchi."
Les 10 000 spectateurs attendus le 15 janvier ont donc intérêt à profiter du spectacle, car Yoka ne boxera peut-être plus en France pendant un moment s'il obtient le droit de défier les adversaires dont il rêve depuis le début de sa carrière.