Ils devaient rentrer en Iran ce mardi. Trois jours après son premier combat officiel – une première pour une jeune femme iranienne – avec à la clef une victoire, samedi à Royan, Sadaf Khadem devait regagner son pays en compagnie de son entraîneur, l’ancien champion du monde des super-coqs Mahyar Monshipour. Ils sont finalement restés en France.

Le boxeur français né à Téhéran s’en explique ce mercredi dans les pages de Sud Ouest: "Un mandat d’arrêt a été émis contre moi. Donc, j’imagine ce qu’il arriverait aussi à Sadaf…" L’intéressé ajoutant: "On rentre pour l’instant à Poitiers." Conseiller technique du ministère des Sports auprès de la Fédération française de boxe, Monshipour avait pourtant pris soin, avec le soutien de la ministre Roxana Maracineanu, de s’entendre au préalable avec les autorités iraniennes pour l’organisation de ce combat inédit.

La boxeuse de 24 ans a donc bel et bien combattu le week-end dernier, mais sans hijab, en short et en débardeur, ce qui est formellement proscrit par le régime de Téhéran, qui reproche par ailleurs à Sadaf Khadem de s’être entraînée clandestinement, avec un homme. "Je dédie cette victoire à tous les hommes et femmes qui ont donné leurs vies pour défendre mon pays. On a gagné pour les femmes. Elles peuvent franchir les montagnes si elles le veulent", avait-elle clamé samedi à l’issue de son combat victorieux. Un message qu’elle pourrait payer au prix fort si elle rentrait prochainement en Iran.