NBA [J-21] Des Clippers condamnés au ventre mou ?
Sans grande marge de progression et opposé à une reconstruction immédiate, Los Angeles part dans une saison de transition dont il est difficile de deviner où elle mènera la franchise californienne.
Tanker façon 76ers ? Non merci ! C’est le message lancé cet été par le propriétaire des Clippers, Steve Ballmer, aux fans de la formation de L.A : « Nous allons rebondir à notre façon. Nous n’allons pas revenir et être nuls pendant un ou deux ans. Nous avons plus d’ambition que de vivre cinq ou six ans difficiles où nous serions totalement nazes, comme les Sixers l’ont fait. » Au moins, c’est dit ! Mais rebondir comment ? En tirant un trait sur le passé pour commencer.
Après avoir envoyé sa star Blake Griffin à Detroit fin janvier, le front office a mis un point final à l’ère Lob City en laissant partir DeAndre Jordan à Dallas. Dans ces conditions et sans superstar dans son effectif, difficile de dire quels ambitions peuvent nourrir les Angelenos de Doc Rivers, même avec un groupe très homogène.
La surprise de l’Ouest ?
Dixièmes de leur Conférence la saison passée avec un bilan positif de 42 victoires pour 40 défaites, les Californiens ont vécu un exercice étrange, ponctué par de très nombreuses blessures. Rendez-vous compte : 11 joueurs ont manqué en cumulé 264 rencontres, le cinquième plus gros total de la Ligue. Forcément, la marche était trop haute pour lutter avec les grosses cylindrées de l’Ouest, même avec un Lou Williams royal en sortie de banc (trophée du meilleur sixième homme à la clé) puis intégré au cinq de départ au fur et à mesure de prestations ébouriffantes.
Le best of de Lou Williams la saison passée :
Finalement, au moment d’entamer la saison, le staff des Clippers a entre les mains un roster bien fourni tant en quantité qu’en qualité, soutenu par la Draft en 11ème position du meneur canadien Shai Gilgeous-Alexander, de l’arrière Jerome Robinson avec le 13ème choix et par la signature à l’aile d’un ancien de la maison, Luc Mbah a Moute. Enfin, Austin Rivers, scoreur/créateur attitré de l’équipe, a filé à Washington contre le Marteau Polonais Marcin Gortat, histoire de compenser la perte de DeAndre Jordan.
Insuffisant pour se mêler à la course au titre, un peu juste pour celle menant aux Playoffs… Encore que dans la Cité des Anges, on a démontré l’an passé des ressources mentales insoupçonnées malgré une fragilité physique chronique. Alors, si elle ne part pas favorite pour une place dans le Top 8 et qu’elle évoluera dans l’ombre des Lakers toute la saison, on ne serait pas surpris que l’autre franchise de Los Angeles viennent jouer les trouble-fêtes pour un strapontin en post-season.
Jacques Monclar : "Les Clippers ressemblent à quelque chose !"
Cap sur l’été 2019 ?
Sans véritable go-to-guy mais avec une foison de role players intéressants, les Clippers ont posé des bases saines pour attirer une ou deux superstars lors de la prochaine free agency. Mais cette stratégie, risquée, pourrait se retourner contre L.A. en cas d’échec et condamner la franchise à évoluer dans le ventre mou de l’Ouest quelques saisons, dans la veine de ce que connaît Miami à l’Est.
L’an prochain, les Clippers afficheront l’un des plus petits salary cap de la Ligue (27ème), à hauteur de 41 millions de dollars. Bien assez pour attirer un Kawhi Leonard, un Jimmy Butler ou un Kyrie Irving et se placer tout de suite en outsiders au trophée Larry O’Brien. C’est donc un jeu à double tranchant dans lequel semble se lancer les Clippers. En attendant, la franchise va continuer à travailler et tenter de maximiser son potentiel pour se rendre attirante aux yeux des prochaines stars libres sur le marché.
Libre dans un an, Tobias Harris attaque une année charnière dans sa carrière. Débarqué au Staples Center en provenance de Detroit dans le cadre de l’échange avec Blake Griffin, l’ailier de 26 ans a été le meilleur scoreur de son équipe l’an passé, affichant 19.3 points de moyenne sur les 32 parties disputées avec le maillot californien. Pas mal pour un joueur qui a déjà quatre équipes à son actif sur son CV, après Milwaukee, Orlando, Detroit et donc Los Angeles.
L’ancien Piston a pris un pari sur lui-même cet été en refusant une prolongation de contrat, d’un montant de 80 M$ sur 4 ans. Peut-il décrocher plus dans quelques mois ? Possible s’il poursuit sa progression statistique et améliore encore son tir longue distance. Il sera éligible, lors de la prochaine free agency, à un bail de 188 M$ sur 5 ans par les Clippers, et de 145,5 M€ sur 4 ans pour les autres franchises… Alors, jackpot ou pas pour Harris en 2019 ?
Meneurs : Pat Beverley, Milos Teodosic, Shai Gilgeous-Alexander, Jawun Evans
Arrières : Avery Bradley, Lou Williams, Jerome Robinson, Sindarius Thornwell
Ailiers : Danilo Gallinari, Wes Johnson, Luc Mbah a Moute
Ailiers forts : Tobias Harris, Mike Scott
Pivots : Marcin Gortat, Montrezl Harrell, Boban Marjanovic, Johnathan Motley
11ème de la Conférence Ouest
La saison des Clippers est entourée d’un grand « et si ? ». Et si Los Angeles est enfin débarrassé de son lot de blessures ? En cas de réponses positives, oui, les Clippers peuvent tout à fait se muer en trublion de l’Ouest et déjouer les prévisions. Mais avec plusieurs joueurs sujets aux pépins physiques (Gallinari, Beverley, Bradley, Teodosic) et une féroce concurrence au moins aussi armée que les Angelenos bleu blanc rouge, la bataille sera rude pour Doc Rivers et ses hommes.