LFB – Diandra Tchatchouang : « Un peu délicat de reprendre la saison »
L’ailière de Lattes-Montpellier Diandra Tchatchouang (28 ans, 87 sélections) revient pour notre site sur son confinement, sa prolongation de contrat et la possible annulation de la saison de LFB.
Diandra Tchatchouang, comment allez-vous ?
Je vais bien, ma famille va bien. Maintenant on prie pour que cette crise se calme, car même si on n’est pas touché directement, ça fait froid dans le dos de voir tout ce qu’il se passe.
Commencez-vous à trouver le temps long ?
J’arrive à occuper mes journées. Parfois, en fin de journée, je m’ennuie et je regarde des séries, mais dans la journée, j’en profite pour faire ce que je n’ai pas l’habitude de faire, je m’occupe comme je peux. Le fait de ne pas savoir quand ça va se terminer, c’est difficile, et on trouve le temps long.
Comment se passe une journée-type ?
En général, ma journée commence vers 9h, avec un peu de méditation, puis je sors mon chien, je petit-déjeune, je fais ma séance de sport, puis le repas de midi, et l’après-midi je me mets sur mes devoirs car je suis une formation en sciences politiques, donc j’en profite pour travailler beaucoup car pendant la saison le rythme est assez soutenu et c’est un peu plus compliqué. Je travaille sur des projets que j’ai à côté également. Je regarde des séries, des films, j’en profite pour appeler des proches que je n’ai pas vus depuis longtemps. Il y a des moments de la semaine où je n’ai jamais été chez moi en raison de mon activité, par exemple le samedi soir, donc pouvoir regarder « The Voice » ça n’arrivait jamais, c’est tout nouveau pour moi (sourires).
Comment vous entretenez-vous physiquement ?
Je fais une séance d’environ une heure et demie par jour. Je fais du renforcement musculaire sur ma terrasse que j’ai aménagée en « salle de musculation », façon de parler car je n’ai pas trop de matériel, juste des élastiques et un poids que j’ai récupéré avant le confinement. C’est vraiment de l’entretien, ce n’est rien comparé à une vraie séance de basket ou de musculation. On fait avec les moyens du bord, c’est important de s’entretenir. Je fais aussi de la course en extérieur, en me servant de l’heure autorisée chaque jour pour ça.
"Si on doit reprendre, on se préparera au mieux"
Avez-vous un programme établi par le club ?
Chacune fait un peu comme elle peut. Surtout que d’un point de vue juridique, on est en chômage partiel, nos contrats avec le club sont suspendus. On est en contact avec les coachs, bien sûr, mais on a toutes un préparateur physique dont on est proche, et c’est cette personne-là qui nous aide à nous entretenir au quotidien.
Lattes-Montpellier a annoncé votre prolongation de contrat jusqu’en 2022 en plein confinement, c’est le hasard ?
Ça fait un moment que je savais que j’allais rester. J’ai été sollicitée pour renouveler mon contrat depuis le mois de décembre. L’annonce tombe un peu avant la période des transferts, en raison de la pause forcée. C’est une bonne nouvelle, je me sens bien ici et je suis contente de continuer l’aventure pour les deux prochaines années.
Avez-vous eu d’autres propositions ?
J’étais en contact avec d’autres clubs français, mais Lattes-Montpellier est un club qui fait partie des huit meilleures équipes d’Europe, c’est un club avec des objectifs toujours élevés et c’est ce que je recherche. C’est une opportunité de continuer au plus haut niveau et je ne pouvais pas refuser. Je m’entends très bien avec les gens du club, j’ai envie de continuer à bien le représenter et faire de belles choses. La saison passée, il y a un goût d’amertume avec les finales perdues (contre Lyon-ASVEL en championnat et contre Orenbourg en Eurocoupe, ndlr), j’ai vraiment envie de gagner quelque chose avec Lattes-Montpellier. Je pense qu’on va vivre de belles choses.
La LFB va décider ce vendredi si le championnat s’arrête définitivement ou pas, que souhaitez-vous ?
Personnellement, en tant que joueuse, je trouve qu’on a arrêté depuis longtemps et que ça commence à faire long dans l’optique de reprendre une saison avec une intensité maximale, car on s’apprêtait à disputer les play-offs. C’est frustrant car la meilleure partie de la saison arrivait, mais je ne sais si ça serait complètement raisonnable de reprendre à ce stade-là de la saison. Si on avait pu continuer à s’entraîner dans une salle de basket, on aurait pu y songer. Là, je trouve que c’est un peu délicat, ce serait hyper-difficile de reprendre. Mais on est des sportives de haut niveau, on doit s’adapter, et si on doit reprendre, on se préparera au mieux pour être prêtes mentalement et physiquement.
"Affronter Ekaterinbourg aurait été une belle récompense"
Lattes-Montpellier était troisième, derrière Lyon-ASVEL et Bourges, avant la coupure, que pensez-vous de cette saison ?
La saison est satisfaisante, même si quand elle s’est arrêtée, on était dans le dur. On avait hâte de retrouver notre équipe au complet, notamment notre leader offensive Stephanie Mavunga (17,3pts et 11,6rbds de moyenne en LFB, ndlr), et attaquer les phases finales. Il y a beaucoup de frustration, ce n’est pas simple de s’arrêter en plein élan, mais on essaye de relativiser, il y a beaucoup plus grave dans la vie.
Le BLMA devait également disputer un quart de finale d’Euroligue contre Ekaterinbourg…
C’était beau pour le club, c’était historique. On devait affronter l’ogre russe d’Ekaterinbourg. Les filles avaient des étoiles dans les yeux car pour la plupart c’était la première fois qu’elles devaient jouer Ekaterinbourg, qui est depuis des années le meilleur club en Europe. Ça n’arrive pas tous les jours et c’est vraiment dommage, ça aurait été une belle récompense.
Vous qui comptez 87 sélections en équipe de France, comment avez-vous accueilli la décision de reporter d’un an les Jeux Olympiques de Tokyo ?
C’est délicat car tout le monde commençait à être frustré, on avait besoin d’être fixé, et c’était la décision la plus sage à prendre compte tenu des conditions actuelles. Quand j’ai appris la nouvelle, c’était un peu un soulagement.