Dopage : La crise utilisée pour blanchir la Russie, c'est ce qu'espère Moscou
Face à la crise sanitaire qui met le monde du sport à l'arrêt, le ministre russe des sports Oleg Matytsin a confié qu'il espérait que la situation permettra à son pays de repartir de zéro.
A Moscou, on ne perd pas le nord ! Alors que le monde sportif est à l’arrêt depuis plusieurs semaines, avec le report des Jeux Olympiques de Tokyo à 2021 pour le symboliser, le ministre russe des sports Oleg Matytsin s’est récemment confié à l’agence Associated Press. Alors que son pays a été exclu des prochains JO et que la Fédération Russe d’athlétisme est, elle-aussi, mise au ban de World Athletics, le membre du gouvernement russe n’a pas tourné autour du pot et assuré que, face à la crise actuelle, les condamnations pourraient passer au second plan. « Les dirigeants du Comité International Olympique, de l'Agence Mondiale Antidopage et les juges du TAS doivent comprendre que nous vivons en ce moment une situation complètement inédite. Une crise qui a profondément transformé les relations internationales, assure Oleg Matytsin. Ils devraient faire page blanche et comprendre que la meilleure chose pour se sortir de la crise est d'être unis. » Le ministre russe des sports invite les autorités sportives à solder la lourde addition que le sport russe doit en matière de dopage.
Matytsin : « La Russie pourrait multiplier les événements sportifs »
Une addition qui s’est récemment alourdie quand les experts de l’Agence Mondiale Antidopage ont confirmé que les données extraites avec beaucoup de difficulté de l’ancien laboratoire de Moscou ont été modifiées, trafiquées. Une situation qui a poussé l’AMA à saisir le Tribunal Arbitral du Sport afin de statuer sur cette affaire. Une procédure qui est désormais à l’arrêt en raison du Covid-19 et les autorités russes espèrent voir ce statu-quo se prolonger. « Quand on voit à quel point les gens sont isolés, chacun chez soi, il est normal que les mentalités changent. Nous devons comprendre qu'il y a de nouvelles priorités, et que certains dossiers devraient être mis de côté, ajoute Oleg Matytsin. La priorité, c'est d'assurer l'avenir du mouvement olympique. C’est de s'assurer que la communauté sportive internationale reste forte. » Le ministre russe des sports va encore plus loin en proposant les services de son pays s’il devait y avoir des défections concernant l’organisation de compétitions à l’issue de cette crise sans précédent. « La Russie pourrait multiplier les événements sportifs en lieu et en place de pays toujours en crise et qui ne pourraient pas le faire », assure ce dernier. Le souci, c’est que la Russie a été également bannie des candidatures pendant quatre ans. Moscou espère profiter de la crise pour laver son image, la manœuvre reste grossière.