Vaillant soldat, qui ne lâche jamais rien, David Ferrer n'a pu cacher ses émotions, ce jeudi, à Barcelone. Le vétéran espagnol disputait en Catalogne l'avant-dernier tournoi de sa carrière, et celui-ci s'est achevé, comme un symbole, contre Rafael Nadal (6-3, 6-3). Son compatriote, coéquipier en Coupe Davis, son ami, qui lui a fait tant de mal sur le court. Vingt-six défaites en 32 rencontres, désormais, et surtout huit en finale, la plus importante à Roland-Garros en 2013. Même ici, à Barcelone, il s'est hissé quatre fois en finale, les quatre fois il a trouvé "Rafa" sur sa route, et la défaite.

Très ému, mais aussi très digne dans la défaite, Ferrer se satisfera sans doute de cette sortie avec les honneurs. Vainqueur au tour précédent d'un Lucas Pouille loin du compte, l'ancien n°3 mondial avait bien mérité ce dernier match de gala, face à Nadal, en attendant de voir ce que Madrid lui réservera dans deux semaines pour son ultime sortie. Toujours capable de tenir la distance, à 37 ans, malgré un classement plus tout à fait significatif (155e), "Ferru" a lutté pendant 1h56 face à Nadal, en offrant une résistance plus qu'honorable (6-3, 6-3), sous le crachin catalan.

Et Nadal dans tout ça ? Après son élimination à Monte-Carlo contre Fognini (son "plus mauvais match sur terre battue depuis 14 ans"), et au lendemain d'une qualification pénible en trois sets contre Leonardo Mayer, le n°2 mondial a montré un visage plus intéressant mais, vu le contexte particulier, on se gardera bien de toutes conclusions, surtout avec le programme qui l'attend d'ici la fin de la semaine. Potentiellement, cela pourrait donner un quarts de finale contre Tsitsipas, une demie contre Thiem et une finale contre Nishikori, soit la revanche des trois dernières finales (*). De jolis tests en perspective.

(*) Pour le titre, Nadal a battu Tsitsipas en 2018, Thiem en 2017 et Nishikori en 2016, en deux sets à chaque fois.