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Athlétisme : Une relance trop rapide n'est pas dans les plans du président de World Athletics
Si l'athlétisme mondial est à l'arrêt depuis plusieurs semaines et a réorganisé son calendrier pour 2021, la relance de la saison 2020 ne pourra se faire que si les conditions sanitaires le perme
A l’image de bon nombre de sports, l’athlétisme doit composer avec la nouvelle donne sanitaire. Alors que le monde est touché par une pandémie dont la date de fin est loin d’être connue, tous les principaux événements des prochaines semaines et des prochains mois sont soit décalés, soit annulés. Récemment interrogé par le quotidien L’Equipe, le président de World Athletics, Sebastian Coe, s’est confié sur un éventuel calendrier de reprise. Mais, le dirigeant l’admet, il n’a pas toutes les cartes en main. « Je suis un éternel optimiste. Notre sport sortira de cet épisode plus fort, assure le Britannique. On veut bien sûr des compétitions cette année, mais uniquement si c’est sans risque pour la santé des athlètes et pour les villes qui les accueillent. On dépend de l’avis des autorités sanitaires de chaque pays. » Ancien athlète, double champion olympique du 1500m dans les années 1980, Sebastian Coe est conscient de la réalité de la vie d’un sportif de haut niveau.
Coe : « Ne soyons pas naïfs ! »
Il l’assure, quand viendra le temps de la reprise, la relance des compétitions ne sera pas immédiate. « Les athlètes n’ont pas pu sortir de chez eux depuis cinq ou six semaines et ça va sans doute durer avec cette épidémie. Ils auront ensuite besoin d’un temps logique de préparation, assure le président de World Athletics. L’intégrité des compétitions passe aussi par l’équité des conditions d’entraînement et dépend des différents types de confinement. Certains athlètes auront du mal à voyager, à quitter leur pays. Moi, j’ai envie de voir des meetings, de voir l’Euro, comme les athlètes et tous les fans de notre sport. » Mais si l’activité sportive est à l’arrêt, le patron de l’athlétisme mondial assure que ce n’est pas le cas de la lutte antidopage. L’Unité d’Intégrité de l’Athlétisme (AIU), organe indépendant en charge de ce sujet, n’a pas mis ses travaux sur pause. « Il y aura toujours des personnes qui cherchent à tirer profit d’une situation très particulière, de s’affranchir des frontières de la moralité, ajoute Sebastian Coe. Ne soyons pas naïfs ! Je dis aux athlètes qui seraient tentés de penser qu’on est passé à une période sans contrôle de faire très attention. L’AIU est au travail, que ce soit par les tests ou par le travail d’enquête. »
Coe : « Ne pas dévaloriser les Jeux du Commonwealth et l’Euro »
Un autre sujet qui a occupé la classe dirigeante de World Athletics a été la refonte du calendrier international. En effet, avec le report à juillet et août 2021 des Jeux Olympiques de Tokyo, il n’était plus envisageable d’organiser les championnats du monde prévus à Eugene le même été. Une réorganisation qui devait composer avec les deux principaux événements de l’été 2022 que sont les championnats d’Europe de Munich et les Jeux du Commonwealth à Birmingham. Une solution a pu être trouvée au plus grand soulagement de Sebastian Coe. « Décaler les Mondiaux d’un an était la solution la plus logique. Cela n’aurait pas été une bonne chose d’avoir des Mondiaux et des JO la même année. On a réussi à éviter toute rancœur et désaccord en organisant un calendrier 2022 respectant Jeux du Commonwealth et Euro, résume le président de World Athletics. Ça a été assez compliqué de tout caler, d’enchaîner autant d’événements en quelques semaines mais c’était de notre responsabilité et il ne fallait pas dévaloriser les deux autres compétitions. » Autre conséquence de cette réorganisation du calendrier, les athlètes vont vivre une séquence de cinq ans avec un événement majeur chaque été (JO 2021 à Tokyo, Mondiaux 2022 à Eugene, Mondiaux 2023 à Budapest, JO 2024 à Paris puis Mondiaux 2025 qui pourraient avoir lieu en Afrique). « Cinq ans de suite avec de tels rendez-vous, c’est une très bonne chose pour notre sport », se félicite Sebastian Coe. Une situation qui pourrait ainsi faire oublier une année 2020 qui pourrait finalement se révéler blanche pour l’athlétisme.