C’est le premier test de la saison pour le Paris Saint-Germain. Sur la pelouse de l’Emirates Stadium, l’équipe de Luis Enrique aura fort à faire face à Arsenal, l’un des gros outsiders de cette Ligue des champions nouvelle version. Une rencontre qui présente plusieurs mystères tactiques. 

Les Gunners laisseront-ils le ballon aux Parisiens, comme ce fut le cas lors de leurs derniers gros chocs contre Tottenham et Manchester City ? Ou profiteront-ils de l’appui de leur public pour prendre les choses en main ? Si la formation de Mikel Arteta choisit de céder la possession aux Parisiens, il ne sera pas aisé pour le champion de France de faire plier l’arrière-garde londonienne.

Un bloc impénétrable et un Raya en pleine confiance

La saison passée, Arsenal possédait, avec seulement 29 buts encaissés, la meilleure défense de Premier League. Cette année, les Canonniers semblent repartis sur les mêmes bases. Face aux Spurs et aux Citizens, le club anglais s’est montré avant tout discipliné tactiquement, en bloc devant ou dans sa surface, prêt à défendre chaque centimètre carré. Si Paris a le ballon la majorité du temps, il faudra réussir à contourner et surprendre ce roc inébranlable. Sur la pelouse de l’Etihad Stadium, à 10 contre 11, les hommes d’Arteta ont montré une discipline défensive incroyable. Il a fallu attendre la dernière seconde de la rencontre pour les voir craquer contre l’une des meilleures attaques d’Europe.

En plus de cette solidité, les Gunners s’appuient cette saison sur un grand David Raya. Auteur d’un double sauvetage fabuleux lors de la première rencontre de Ligue des champions contre l’Atalanta, le portier ibérique est en feu en ce début d’exercice. Le numéro 2 de la sélection espagnole a déjà réalisé plusieurs prouesses lors des premières rencontres de championnat. Fébrile lors de sa première année avec Arsenal, l’ancien gardien de Brentford est désormais l’un des meilleurs à son poste en Premier League.

Les failles dans lesquelles s’engouffrer

Pourtant, il existe tout de même quelques failles à la défense des Nord-londoniens que les Franciliens devront exploiter. Tout d’abord, il est possible de prendre de vitesse le bloc anglais. La défense rouge et blanche est formée de deux lignes très compactes où les ailiers (Saka et Martinelli) viennent aider les latéraux en descendant très bas, fermant les possibilités de combiner et de passer en un contre un. Pour les centres, il est aussi difficile de surprendre l’arrière-garde des Gunners qui est regroupée en nombre dans la surface, Rice et Partey revenant régulièrement prêter main forte à Gabriel et Saliba. Il faut donc surprendre l’assise défensive des Canonniers plus en amont en attirant le bloc équipe au-delà des 30 mètres. 

Il est important ensuite d’agir vite et ne pas laisser la défense reculer et se regrouper. Un attaquant doit venir dézoner pour attirer l’un des deux centraux, puis l’un des ailiers doit faire la différence en un contre un sur un contrôle vers l’avant ou un dribble rapidement exécuté. Manchester City l’a très bien fait sur l’ouverture du score d’Erling Haaland après moins de 10 minutes de jeu. C’est Bernardo Silva qui est venu attirer Gabriel sur la gauche en se déplaçant entre les lignes. Savinho a ensuite éliminé Calafiori sur un contrôle orienté avant de lancer Haaland dans la profondeur. Saliba étant esseulé et pris de vitesse, il n’a pas pu rattraper le Norvégien qui a battu Raya. On peut donc imaginer l’un des milieux parisiens (Zaïre-Emery ou Neves) prendre le rôle de Silva et Barcola, faire la différence comme Savinho, afin de servir l’attaquant du soir côté Paris.

Paris doit utiliser sa vitesse

Les Gunners ont aussi prouvé qu’ils pouvaient flancher mentalement à certains moments d’un match. On l’a vu ce week-end face à Leicester. En deux actions, les Foxes ont profité du manque de concentration des Londoniens pour piquer. Sur coup de pied arrêté défensif et sur un centre dans le dos de la défense, les joueurs d’Arsenal ont été surpris. En résumé, le PSG devra jouer vite pour faire sauter le verrou des Canonniers. Ne pas tomber dans un faux rythme et laisser Arsenal se regrouper rapidement. Mais attention, il n’est pas dit que l’adversaire cède si facilement le ballon aux hommes de Luis Enrique.