Anderson-Isner, très long mais plutôt bon
Kevin Anderson est le premier finaliste de Wimbledon, mais à quel prix ! Son match vendredi face à John Isner s'est étiré sur 6h36' et un 26-24 au cinquième set (7-6, 6-7, 6-7, 6-4, 26-24).
Formidable ou déprimant, on ne sait pas. Sans doute un peu des deux. Kevin Anderson a mis 6h36' pour venir à bout de John Isner vendredi, lors de la première demi-finale de Wimbledon: 7-6, 6-7, 6-7, 6-4, 26-24 ! Deux jours après avoir déjà gagné la cinquième manche 13-11 pour faire tomber le roi Roger Federer, après avoir été mené de deux sets, le Sud-Africain a dû affronter un tout autre scénario face au géant américain. Le match a dépassé ce qu’on pouvait en attendre, au sens strict du terme, entre ces deux machines au service.
"Je ne sais pas quoi dire, lâche Anderson, juste un peu moins à bout de force qu’Isner (sur beIN SPORTS). Jouer dans ces conditions, c’était vraiment difficile pour nous deux. Je suis un peu désolé pour lui. Après avoir tant donné, on était si proches l’un de l’autre… C’est un super mec, qui m’a poussé tout au long de ma carrière. Ses succès m’ont forcé à aller toujours plus loin dans mon tennis. Dans ce match, il a fallu se battre tout le temps." Isner, en effet, a ouvert la voie depuis de nombreuses années à ces immenses gabarits filiformes.
"Il faut un tie-break au cinquième set"
Il s’agit de jouer au tennis, ce que les deux gaillards ont très bien fait avec leurs armes. Dont le physique, on l’aura compris, autant en termes de puissance que d’endurance. Anderson affiche un ratio exceptionnel de 118 coups gagnants contre 24 fautes directes (129-59 pour Isner). Il a eu beaucoup plus d’occasions qu’Isner de faire le break dans ce cinquième set: une balle de break à 7-7, une autre à 10-10, deux autres à 17-1. Et quatre jeux où il a mené 0-30 (à 9-9, 21-21, 22-22 et 23-23). Avant la délivrance, enfin, à 24-24. Anderson mérite donc sa finale, mais que pourra-t-il bien y faire après ses 166 jeux et 11 heures de jeu en deux jours ?
"C’est peut-être vraiment le moment de réfléchir à changer ce format, pour installer un tie-break au cinquième set, reprend Anderson pour la BBC. Il faut vraiment s’y intéresser, car après il faut être en capacité de pouvoir disputer une finale…" Désormais acteur du deuxième match le plus long de l’histoire, le premier restant bien sûr pour Isner face à Nicolas Mahut en 2010 (également à Wimbledon), ce sera la deuxième finale de sa carrière en tournoi du Grand Chelem. Après l’US Open l’an dernier contre Rafael Nadal, qu’il pourrait donc retrouver dimanche si celui-ci se débarrasse – en nocturne et sous le toit – de Novak Djokovic.